Les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont rejeté sans équivoque la proposition de la CEDEAO d’un délai de rétractation de six mois avant leur sortie définitive de l’organisation régionale.
Un rejet ferme face aux pressions régionales et internationales
Dans un communiqué signé par le général Assimi Goïta, président de la Confédération AES, les trois pays ont dénoncé une « tentative de déstabilisation » orchestrée par des puissances étrangères. Ils ont réaffirmé que leur décision est irrévocable, soulignant leur détermination à ne pas céder aux pressions extérieures.
Ce refus marque un nouvel épisode dans la crise qui oppose l’AES à la CEDEAO, exacerbée par les coups d’État successifs ayant porté les juntes militaires au pouvoir dans ces trois pays. La CEDEAO, qui prône un retour rapide à l’ordre constitutionnel, avait espéré que ce délai supplémentaire faciliterait la reprise des négociations et encouragerait l’organisation d’élections démocratiques.
Des accusations contre la CEDEAO et des alliances renforcées
Cependant, les dirigeants de l’AES dénoncent des interférences étrangères, en particulier de la France, qu’ils accusent d’instrumentaliser certains membres de la CEDEAO pour les déstabiliser. Ils reprochent également à l’organisation régionale de servir des intérêts étrangers au détriment des préoccupations sécuritaires et souverainistes des États sahéliens.
En réponse, les trois pays ont consolidé leur coopération militaire et politique, renforçant ainsi leur alliance face aux pressions extérieures. Ils ont par ailleurs multiplié leurs contacts diplomatiques avec des puissances comme la Russie, sollicitant un soutien militaire et logistique pour faire face aux menaces sécuritaires.
Une rupture définitive avec la CEDEAO
Ce divorce avec la CEDEAO, malgré les tentatives de médiation menées par les présidents Bassirou Diomaye Faye (Sénégal) et Faure Gnassingbé (Togo), illustre la volonté des États membres de l’AES de s’émanciper de l’influence régionale et internationale pour poursuivre un agenda souverainiste.
Désormais, l’AES entend développer une coopération indépendante et réorienter ses alliances stratégiques en faveur de sa sécurité et de son développement économique, marquant ainsi un tournant dans l’histoire politique de l’Afrique de l’Ouest.