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L’affaire défraie la chronique depuis le weekend dernier. Le refus d’Idrissa Gana Gueye de jouer le match entre Montpellier et son club, le PSG, continue de soulever une vague de réactions, dont celle de Valérie Pécresse.
Deux jours après le refus du milieu de terrain du PSG, Idrissa Gana Gueye de jouer lors de la journée contre l’homophobie, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et candidate malheureuse aux dernières présidentielles, a réclamé des sanctions à l’égard de l’international sénégalais.
«Les joueurs d’un club de football, et ceux du PSG en particulier, sont des figures d’identification pour nos jeunes. Ils ont un devoir d’exemplarité. Un refus d’Idrissa Gana Gueye de s’associer à la lutte contre l’homophobie ne pourrait rester sans sanction !», a-t-elle posté sur son compte twitter.
Plusieurs associations de lutte contre l’homophobie ont également demandé des explications sur les raisons de l’absence du joueur sénégalais. «La LFP et le PSG doivent demander à Idrissa Gana Gueye de s’expliquer et très vite. Et le sanctionner le cas échéant », a réclamé «Rouge Direct» qui a rappelé que «l’homophobie n’est pas une opinion mais un délit».
Un acharnement qui interroge
L’avalanche de réactions suscitées par l’acte posé Idrissa Gana Gueye interroge. Qu’est-ce qui est reproché au joueur du PSG? Son refus de s’associer à cette campagne de lutte contre l’homophobie? Le joueur a-t-il tenu des propos « homophobes »? Les « raisons personnelles » évoquées par l’entraîneur du PSG pour justifier l’absence de son joueur sont-elles recevables?
D’abord, d’un point de vue purement juridique, un employeur ne peut pas interdire au salarié d’avoir une “conviction religieuse”, le motif invoqué par l’entourage du milieu de terrain sénégalais pour justifier sa décision de ne pas porter le maillot anti-homophobie. Il s’agit là d’une clause de conscience contenue dans n’importe quel contrat de travail.
Même si un salarié ne peut pas invoquer sa religion comme un motif pour refuser d’exécuter des tâches pour lesquelles il a été embauché au départ, on imagine mal la direction du club parisien de vouloir prendre des sanctions contre Idrissa Gana Gueye. Mais d’après le média spécialiste du club Culture PSG, d’un rappel à l’ordre à la suppression de la “prime d’éthique”, différentes possibilités de sanction pourraient être envisagées.
Le soutien du Sénégal
Au Sénégal, les soutiens à Idrissa Gana Gueye se sont multipliés. « Je soutiens Idrissa Gana Gueye. Ses convictions religieuses doivent être respectées« , a tweeté mardi 17 mai, le président sénégalais Macky Sall.
Avant lui, c’est le ministre des Sports, Matar Bâ, qui a pris la défense de Gana Gueye en indiquant dans une déclaration à la presse lundi soir que « quand on signe [un contrat avec un club, ndlr], c’est pour jouer au foot, ce n’est pas pour faire la promotion de quoi que ce soit ou mettre de côté ses convictions ». L’ex-Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, lui, y est allé de son encouragement en lui disant : « Tiens bon, Gaïndé », dans un message sur Twitter accompagné de versets du Coran, avec un clin d’œil en lien avec le surnom de la sélection nationale le mot « Gaïndé » signifiant « Lion » en langue ouolof. L’écrivain et intellectuel Boubacar Boris Diop, lauréat du très prestigieux prix Neustadt, lui aussi a affirmé sa « solidarité totale avec Idrissa Gana Gueye », sur Twitter. Parallèlement, de nombreux Sénégalais ont mis mardi en statut WhatsApp le message de soutien du président sénégalais ou des photos de Gana Gueye en pèlerinage à La Mecque.
Idrissa Gana Gueye n’a pas incité à l’homophobie. L’acte qu’il a posé relève ne tombe en aucun cas sous le coup de la loi, car le refus de s’associer à ce festival de promotion de « bonnes actions » ne peut être considéré comme un délit. C’est un choix personnel.
