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Africa Top Success Awards: votez pour Yahya Jammeh

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Yahya-JammehLe revirement de Yahya Jammeh une semaine après avoir reconnu sa défaite à la présidentielle du 1er décembre dernier, continue de maintenir la Gambie dans une impasse politique sans précédent.

Le vendredi 02 décembre 2016 aurait pu être une date historique, qui aurait mis fin à 22 années d’un régime autoritaire et le début d’une « nouvelle Gambie ». Mais hélas ! La joie des Gambiens marquée par des scènes de liesse dans les rues de Banjul, la capitale, ne sera que de courte durée.

Cette volte-face de Jammeh vient ainsi replonger le pays dans une incertitude totale quant à l’issue de la crise politique, née de la réticence de Yahya Jammeh à céder pacifiquement le pouvoir au président élu Adama Barrow.

De son coté, la CEDEAO n’écarte pas une intervention militaire pour « déloger » Yahya Jammeh. Selon la Constitution, le mandat actuel de Yahya Jammeh expirera le 19 janvier 2017. L’ONU le presse de céder le fauteuil à M. Barrow et de permettre une transition apaisée dans son pays.

Dans la foulée, Jammeh affirme être toujours  au pouvoir tant que la Cour ne se serait pas prononcée sur le recours déposé le 13 décembre dernier, dénonçant notamment des irrégularités dans le décompte des résultats par la Commission électorale indépendante (IEC) et des « intimidations » envers ses électeurs dans une région.

Avec la tournure que prennent les événements et la position de la communauté internationale, une issue favorable s’annonce difficile pour la Gambie.

Dans la foulée, certains observateurs de la scène politique soutiennent en revanche que Yahya Jammeh est un Chef d’Etat africain qui sait se faire respecter, un dirigeant qui refuse de demeurer sous l’emprise impérialiste.

« Je n’y peux rien si les Occidentaux sont habitués à ce que les chefs d’État africains ne soient que des béni-oui-oui, sans plus d’indépendance que Mickey Mouse. Moi, je ne suis pas un suiveur. Je dirige », a-t-il récemment affirmé dans entretien exclusif avec Jeune Afrique.

Connu pour ses frasques et fanfaronnades, le « Roi qui défie les rivières », a dirigé la Gambie pendant 22 ans, au cours desquels celui-là qui tient toujours en main, sceptre, chapelet au cou et chéchia sur la tête, dans son boubou immaculé, demeure imperturbable face aux Ong locales et étrangères qui l’accusent de violations des droits de l’Homme, dénonçant des assassinats, disparitions forcées et tortures contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des opposants à son régime.

Présenté comme l’un des chefs d’État les plus controversés du continent, Reporters sans frontières (RSF) le classe parmi les « prédateurs de la liberté de la presse », pis un « dictateur ».
Un titre dont il se dit pourtant « fier » en soutenant en ces termes: « Appelez-moi dictateur si vous le voulez, mais je ne suis qu’un dictateur du développement ».

Sur ses relations avec l’Europe, Yahya Jammeh n’a pas d’amis en Occident et il déclare ne pas en avoir besoin. «  Les Occidentaux me détestent parce que je ne me ridiculise pas à dire que je suis ce que je ne suis pas, mais je m’en fiche », a-t-il l’habitude de lancer à qui veut l’entendre.

Ses amis sont principalement ses homologues Robert Mugabe du Zimbabwe, Alpha Condé de la Guninée. Il était également proche de Mathieu Kérékou et Omar Bongo Ondimba, ex-présidents, aujourd’hui décédés, du Bénin et du Gabon.

Rarement présent dans les sommets régionaux, M Jammeh soutient qu’il n’est jamais invité à prendre part à ces rencontres de haut niveau. « J’y dirais la vérité et ils ne veulent pas l’entendre. Et puis on ne peut pas travailler avec des gens qui prennent leurs ordres en Occident », explique-t-il.

Porté à la tête de la Gambie en 1994 par un coup d’Etat, Yahya Jammeh a troqué sa tenue militaire contre le boubou et clame pouvoir guérir le sida par des plantes et incantations mystiques. Après donc ses études secondaires à Banjul, il s’engage en 1984 dans la gendarmerie. Gravissant progressivement les échelons, il commande la police militaire à deux reprises en 1991 et 1992.

Le 22 juillet 1994, après un stage de formation de police militaire aux Etats-Unis, Jammeh renverse sans effusion de sang, avec quatre lieutenants, le président Dawda Jawara, « père de la Nation » au pouvoir depuis près de 30 ans.

Il prend sa retraite de l’armée en 1996 avec le grade de Colonel pour créer son parti. La même année, il remporte à 31 ans la présidentielle dès le premier tour. Il sera réélu en 2001, puis en 2006.  En 2002, un amendement constitutionnel supprime toute limite aux mandats présidentiels.

Au fil des années, l’ancien militaire a changé d’habit et n’arbore désormais que le boubou, généralement blanc, cultivant l’image d’un président pieux, bâtisseur.

A signaler qu’à plusieurs reprises, le président gambien a échappé à une tentative de coup d’État.

Né le 25 mai 1965, Yahya Jammeh est marié et père d’un garçon et une fille. De son vrai nom Yahya Abdulaziz Jemus Junkung Jammeh, il est issu d’une famille paysanne du village de Kanilai, près de la frontière avec la Casamance, dans le sud Sénégal.

Selon son CV officiel, celui qui se fait appeler « Son Excellence Cheikh Professeur El Hadj Docteur Yahya AJJ Jammeh » aime le tennis, le football, la chasse, la lecture, les comédies musicales.

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