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Alaa Salah, la militante de 25 ans qui a précipité la chute d’El-Béchir

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Militante de 25 ans et issue d’une famille aisée de Khartoum, elle revient au-devant de la scène, après la chute en avril 2019, de l’ancien président soudanais Omar el-Béchir. Revêtue de son toub, sa tenue de combat, Alaa Salah réclame justice et se fait désormais le porte-voix des femmes et de la jeunesse, déterminées à chasser les militaires du pouvoir au Soudan.

« Ce n’est pas les balles qui tuent, c’est le silence du peuple« , a-t-elle lancé en portant les messages des révolutionnaires soudanais à la tribune de la Conférence internationale d’appui à la transition, organisée à Paris le 17 mai.

Deux ans après la fin de l’ancien régime et dans la perspective des élections générales de 2022 qui doivent clore la transition, elle dit tout à la fois la défiance vis-à-vis des militaires qui détiennent toujours une partie du pouvoir, la soif de justice pour les victimes et l’impatience face aux promesses non tenues.

« Nous sommes reconnaissants à Emmanuel Macron et à la France d’avoir invité la jeunesse, de lui avoir donné l’opportunité de s’exprimer. Nous sommes là pour parler du nouveau Soudan, le Soudan post-révolution », a déclaré dans un entretien exclusif avec Jeune Afrique, l’icône de la révolution qui a précipité la chute d’Omar el-Béchir.

Omar el-Béchir est recherché par la Cour pénale internationale (CPI)depuis 2009. A la question de savoir si elle est favorable à ce qu’il soit jugé à La Haye, Alaa Salah répond sans ambages :

« Oui, nous attendons beaucoup de la CPI. Mais elle ne doit pas juger seulement Omar el-Béchir, elle doit juger ses complices, toutes les personnes impliquées dans des crimes contre l’humanité et la violation de droits humains ».

Et d’ajouter : « le jour où cela sera fait, nous pourrons considérer que justice a été faite, en toute transparence, et qu’il n’y a pas d’impunité ».

« Je ne dis pas que nous n’avons pas confiance dans la justice soudanaise, mais elle a été très corrompue, comme l’ensemble des institutions. Omar el-Béchir a déjà comparu lors de plusieurs procès mais il a dû répondre de chefs d’accusation qui sont pour nous dérisoires [corruption et atteinte à l’ordre constitutionnel]. Ce qu’il a fait dépasse de loin ces questions », a toutefois précisé Alaa Salah.




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