Selon plusieurs sources, une conférence des chefs d’État des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) se tiendra le 16 décembre 2024 à Yaoundé, la capitale camerounaise.
Au menu la fragilisation de la stabilité macro-économique de la Cemac, causée par une diminution des réserves de change. Des sources citées par nos confrères d’Investir au Cameroun révèlent que ces réserves en devise qui permettent aux pays de la Cemac d’assurer leurs importations de biens et services, ont diminué et ne peuvent assurer que 2,1 mois d’importations.
En cause, le faible niveau de rapatriement des recettes d’exportation en devises des entreprises du secteur extractif (35% seulement). En dépit des concessions qui leur ont été faites par la BEAC, celles-ci tardent visiblement à se conformer aux exigences de la nouvelle réglementation de change en vigueur dans la zone Cemac.
En outre, le Gabon a anticipé, à la mi-novembre 2024, le remboursement de 50% (180 milliards sur une dette globale de 376 milliards de FCFA) d’un eurobond, en mobilisant plutôt l’épargne domestique. En d’autres termes, le Gabon a effectué un emprunt en FCFA sur le marché local, pour rembourser par anticipation une dette libellée en dollars, contractée en 2015 et arrivant à échéance le 16 juin 2025. Une opération qui a contribué à réduire les réserves en devises communes aux États de la Cemac, centralisées par le Trésor français pour permettre de garantir la convertibilité du FCFA.
Bien plus, l’on cite également Congo qui connait de graves tensions de trésorerie qui ne lui permettent plus de rembourser toutes ses dettes à échéance, la République du Congo ambitionne de rééchelonner sur une période de 10 ans, le remboursement de la dette contractée par émissions de valeurs du trésor sur le marché sous-régional des titres publics. Cette opération, qui porte sur environ 2314 milliards de FCFA, suscite des inquiétudes quant aux risques auxquels elle pourrait exposer le secteur bancaire de la Cemac, détenteur d’environ 80% des titres publics émis par les États de cet espace communautaire. Les banques agissent en effet comme spécialistes en valeurs du trésor (SVT) sur le marché des titres de la BEAC, puis à travers leurs sociétés de bourse sur le marché financier unifié de la Cemac (Bvmac), basé à Douala au Cameroun, expliquent nos confrères d’Investir au Cameroun.
Essama Aloubou