Emmanuel Macron est arrivé en début d’après-midi ce samedi 22 décembre à N’Djamena où il participe ce soir au traditionnel repas de Noël avec les troupes de l’opération Barkhane stationnées dans la capitale tchadienne. Le chef de l’Etat a été accueilli par son homologue Idriss Déby avec qui il a eu un entretien qui a duré plus d’une heure. Il le verra plus longuement ce dimanche. Il s’est ensuite rendu à la base militaire Kossei.
A son arrivée, un détachement inter-armée de la force Barkhane lui a rendu les honneurs. Le président était notamment accompagné de la ministre des armées Florence Parly et du chef d’état-major, le général François Lecointre.
Il s’est ensuite rendu au centre des opérations interarmées, le centre névralgique de Barkhane, où il a eu pu avoir un aperçu des opérations qui y sont conduites tous les jours. Sur un mois, pas moins de 600 ordres émanent de ce centre de commandement, soit en moyenne une vingtaine par jour.
Et preuve que la lutte contre le terrorisme dans la région n’a pas baissé en intensité, plusieurs opérations majeures sont menées tous les mois dans la bande sahélo-saharienne, assure-t-on à la base Kossei.
Emmanuel Macron a également eu des échanges avec les chefs de détachements étrangers qui participent à l’opération Barkhane, parmi lesquels des Britanniques, des Estoniens, des Allemands ou encore des Espagnols.
Le président français a ensuite prononcé une allocution devant les hommes de Barkhane au cours de laquelle il leur a rendu hommage pour leur engagement. L’occasion de rappeler l’importance de leur mission dans la région.
»Combattre et en même temps mener des opérations de coopération et d’assistance technique, c’est la aussi votre mission. Se battre contre l’ennemi et aussi se battre pour les populations : c’est la grandeur de notre mission ici même. Intervenir face à la menace, aller au contact mais également former vos frères d’armes africains ; intervenir pour eux et avec eux. La stratégie que j’ai définie pour le Sahel est une stratégie globale dans laquelle l’action militaire accompagne une action politique et diplomatique forte et un projet de développement technique, économique et éducatif sur le terrain. C’est seulement ainsi que nous atteindrons nos objectifs. Vous êtes au coeur du premier de ces objectifs qui est de repousser la menace terroriste. Vous êtes aussi directement impliqués dans le deuxième qui vise à conférer l’autonomie aux forces sahéliennes pour qu’elles puissent remporter dans la durée leur combat. Ainsi vous contribuer à l’atteinte de notre troisième objectif de stabilité et de paix qu’attendent les populations. », Emmanuel Macron devant les militaires français de Barkhane
Dans la foulée, le chef de l’Etat a partagé avec les troupes le traditionnel repas de Noël.
»Tous les militaires ont une famille qui est restée en France et qui a du mal à le supporter. De voir le président venir nous soutenir, de manger tous ensemble et d’adresser un message aux familles, forcément ça nous fait plaisir. »
Recontre avec la société civile ce dimanche
Si Emmanuel Macron n’a pas prévu de rencontrer l’opposition, il a en revanche fait le choix d’aller vers la société civile, et plus particulièrement vers les femmes tchadiennes. Et c’est d’ailleurs à la maison de la Femme de Ndjamena qu’il va commencer sa journée pour un échange que son entourage qualifie d’« élément marquant » de ce déplacement au Tchad.
Et pour cause, Emmanuel Macron l’a répété hier dans son discours aux soldats de Barkhane : la lutte contre le terrorisme dans le Sahel passe aussi par le développement et par le soutien aux populations locales. Et la parole des femmes, Emmanuel Macron compte bien la porter au niveau international, notamment auprès de ses partenaires du G7 dont la France vient de prendre la présidence pour un an.
Le chef de l’Etat doit ensuite participer à un déjeuner de travail avec son hôte Idriss Déby avec lequel il s’est déjà entretenu hier à son arrivée. Au menu, la Force conjointe du G5 Sahel qui peine à trouver un financement pérenne, la recrudescence des attaques de Boko Haram ou encore la situation sécuritaire dégradée en RCA. Un agenda lourd, bien loin du moment privilégié qu’il a pu partager avec les hommes de Barkhane.
Source: RFI