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Burundi: plus de 500 personnes tuées en 2017 dans le pays, selon l’Aprodh

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L’Association burundaise pour la protection des Droits Humains et des personnes Détenues (Aprodh) a publié fin janvier son rapport annuel 2017. Le document de 60 pages évoque le contexte sécuritaire, socio-politique, et la jouissance des libertés publiques dans le pays. Puis les atteintes aux droits, à la vie et à l’intégrité physique des Burundais. Le rapport traite également des cas de tortures, des traitements cruels, inhumains et dégradants recensés par l’Aprodh. L’association évoque dans la quatrième partie de son rapport la situation carcérale dans le pays. Le document est conclu par des recommandations à l’endroit du gouvernement, des partis politiques, des défenseurs des droits de l’homme et de la communauté internationale.

Pour une nouvelle fois, le bilan est déplorable. L’Aprodh indique dans son document que plus de 500 personnes ont été tués au Burundi en 2017. L’Association affirme par ailleurs que ce chiffre ne concerne que les cas qui ont été recensés. En plus, l’Aprodh a dénombré plus de 300 blessés durant l’année écoulée. Les défenseurs des droits de l’homme regrettent que les autorités ne mettent pas fin à la répression. Malgré les déclarations « rassurantes » du gouvernement, l’Aprodh considère qu’aucun effort n’est fait pour permettre aux populations de vivre dans un climat de paix. « Nous avons constaté que la plupart des personnes mortes ont été torturés par le service de renseignement de l’Etat ou des imbonérakuré, une milice de jeunes du parti au pouvoir », confie un membre de l’Aprodh.

Absence d’un climat de paix

A ce jour, des membres des partis de l’opposition sont toujours menacés. Quant aux quartiers de la capitale jugés hostiles au chef de l’Etat, ils vivent dans une totale indigence. Les personnes détenues depuis le début de la crise n’ont toujours pas eu droit à un procès. Selon l’Aprodh, ils sont détenus sans de véritables preuves. Alors que des arrestations continuent sous la supervision du pouvoir, l’Association de défense des droits de l’homme rappelle que les prisons du pays sont pleines. « Il n’y a plus de place dans les prisons. Certains maisons d’arrêts ont déjà atteint le double de leur effectif normal », estime-t-on à l’Aprodh.

Depuis le début de la crise politique au Burundi, le président Pierre Nkurunziza a choisi la méthode forte pour éteindre toutes les contestations contre son pouvoir. Des enlèvements sont constatés régulièrement. Des disparitions ont aussi été enregistrées dans les rangs de l’opposition et de l’armée. Le 12 novembre 2017, le président Pierre Nkurunziza avait même menacé directement ses opposants. « On ne joue pas avec le feu. Nous leur donnerons un laissez-passer et on se rencontrera au ciel », a-t-il déclaré. Ses propos ont été condamnés par les défenseurs des droits de l’homme.

L’Aprodh appelle à l’espoir

L’Aprodh a toujours dénoncé l’usage de la violence par les autorités burundaises. Cela a failli coûter la vie à son président Pierre-Claver Mbonimpa qui a été victime d’une agression. Le défenseur des droits de l’homme avait dû être évacué à l’extérieur pour être sauvé. Rétabli depuis, il explique dans ce nouveau rapport que le peuple burundais rêve, depuis 2015, d’un jour où il n’y aurait plus d’arrestation arbitraire, de détention illégale, de torture, d’enlèvement, de disparition forcée, de personne tuée, des cadavres retrouvés dans des cours d’eau et dans des buissons, mais ce jour tarde d’arriver. Pierre-Claver Mbonimpa ajoute à l’endroit de ses compatriotes : « Garder l’espoir, le courage et la force de travailler pour la paix et la prospérité du Burundi doit demeurer le leitmotiv de tout un chacun ».




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