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Cameroun: braver des balles pour aller voter le 7 octobre ?

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Alors que la campagne présidentielle du 7 octobre bat déjà son plein sur les réseaux sociaux au  Cameroun, la peur s’installe, la psychose gagne la population. Les quelques écoles qui ont ouvert leurs portes à la rentrée scolaire, bravant ainsi le danger, se sont déjà vidées, face à la menace sur une intensification des affrontements entre l’armée et les indépendantistes.

Des rumeurs persistantes qui agitent les esprits. Et c’est notamment dans les régions anglophones du Cameroun que cette situation prévaut.

Depuis trois jours, les maisons se vident peu à peu, les habitations et boutiques restent fermées, des véhicules incendiés, les rues sont désertes.

A l’approche du scrutin, renseigne Le Monde Afrique, près de 200 000 déplacés internes ont déjà fui, craignant les violences entre militaires et séparatistes.

Ces séparatistes, qui veulent la sécession de la partie anglophone du Cameroun, ont sommé la population de boycotter le scrutin. Sur les réseaux sociaux, souligne la même source, ils menacent de s’en prendre à quiconque défiera cet ordre et promettent de mener, « dès le 25 septembre », « une guerre contre l’armée d’occupation » camerounaise.

D’après Amnesty International, la situation en zone anglophone est « de plus en plus désespérée ». En un an, 400 citoyens ont été tués, et à l’approche de la présidentielle l’ONG craint « une flambée de violence ». De nombreux habitants ont préféré partir par peur de se « retrouver au milieu des tirs », « de manquer de nourriture » ou « de rester coincés ici alors que la situation empire ».

Si le directeur général d’Elections Cameroon (Elecam), l’instance chargée d’organiser le scrutin, martèle régulièrement à la presse que le scrutin présidentiel aura bien lieu à la date indiquée, à la représentation régionale d’Elecam à Buéa, souligne Le Monde Afrique, « de nombreux employés qui ont envoyé leur famille « en lieu sûr ailleurs » sont loin de partager cet optimisme. On y parle plutôt de « mission suicide ».

« Un responsable départemental de l’organisme a été tué. Un autre kidnappé pendant plus de deux semaines avant d’être libéré. Tout cela a aggravé la panique. D’après une source interne, certains employés ont même abandonné maison et voiture, de peur d’être piégés ou tués ».

« Nous sommes en guerre et j’ai peur de tout le monde, même de mon propre frère. Allez savoir s’il n’est pas sympathisant des séparatistes… Ces gens-là sont convaincus qu’ils ne sont plus Camerounais et qu’il n’y aura pas d’élection chez eux », confie une source, relayée par le journal.

Et d’ajouter : « Les balles font fuir les électeurs ».  Elles ont aussi relégué au fond des tiroirs les CD préparés pour la campagne. Un des musiciens ayant prêté leur voix pour appeler les habitants au vote est désormais menacé de mort par les sécessionnistes.

 

 




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