Au Cameroun, plusieurs femmes avec leurs enfants restent enfermées dans des hôpitaux pendant plusieurs mois, faute d’avoir soldé leur frais de prise en charge d’accouchement.
Le phénomène est récurent dans les hôpitaux du Cameroun. Faute d’avoir soldé leur frais de prise en charge d’accouchement, plusieurs femmes et leurs enfants ont été enfermés dans des hôpitaux. C’est dans les hôpitaux des grandes métropoles (Yaoundé et Douala) que le phénomène se fait le plus ressentir.
Le dernier cas en date est celui deGuebong Syntiche, une jeune fille d’environ 22 ans. Elle s’était rendue à l’hôpital de Bonassama dans la capitale économique pour accoucher. Après l’accouchement, la jeune dame n’aura pas le temps de voir son enfant. Elle sera conduite à l’hôpital Laquintinie dans la même ville pour extension placentaire. Après sa prise en charge, il lui sera demandé de payer une facture de 142.000 FCFA. Faute de moyens, elle y sera emprisonnée pendant plus d’un mois sans voir son bébé.
Ce n’est pas la première fois que le phénomène survient au Cameroun. On se souvient qu’en 2018, une dizaine de femmes ont été retenues, pendant au moins un mois, juste après leur accouchement dans une petite salle exiguë de l’hôpital central de Yaoundé, avec leurs bébés. Il leur était reproché de ne pas pouvoir payer leurs frais d’hospitalisation, et notamment de césarienne. Fin juillet, après plusieurs semaines enfermées, certaines femmes ont partagé à leurs proches des photos de leurs conditions de « détention ». Ces images sont rapidement parvenues entre les mains du lanceur d’alerte camerounais Paul Chouta, qui les a publiées sur Facebook, dénonçant le « traitement inhumain » subi par ces mères et leur bébé qui viennent d’accoucher, parce qu’elles n’auraient pas payé les « factures exorbitantes » des frais de césarienne.
Pour une césarienne au Cameroun, il faut débourser environ 300 000 FCFA, dans un pays où le salaire minimum est 8 fois que le cout de la césarienne et où le salaire moyen s’élève à environ 100 000 FCFA. A coté de tout cela, il n’existe pas de couverture santé.
Essama Aloubou