Maurice Kamto, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, a réitéré jeudi 12 septembre 2024 sa demande d’un audit complet du fichier électoral avant les élections de 2025, notamment la présidentielle. Cette requête survient deux semaines après la clôture des inscriptions sur les listes électorales. Le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a, par la même occasion, fustigé la gestion d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe chargé de l’organisation des scrutins.
Maurice Kamto accuse Elecam de manipuler le fichier électoral et estime qu’un audit indépendant est indispensable pour garantir la transparence des élections. Lors d’une conférence de presse au siège du MRC, il a souligné la nécessité de procéder à cette vérification avant les échéances de 2025.
Des accusations de manipulation des listes électorales
Selon Kamto, Elecam viserait à plafonner le nombre d’électeurs inscrits entre 7 et 8 millions, tout en apportant des modifications arbitraires aux listes. Il dénonce en particulier des irrégularités concernant les électeurs de la diaspora.
« Moins de 20 000 Camerounais sont inscrits dans toute la diaspora, et, malgré cela, 364 noms ont été supprimés sans aucune explication. Depuis la clôture des inscriptions en 2018, aucune nouvelle opération n’a été menée pour permettre aux Camerounais de l’étranger de s’inscrire, » a-t-il déploré.
Un appel à l’audit du fichier électoral
Maurice Kamto a rappelé que, selon l’article 80 du code électoral, Elecam est tenu de publier la liste des électeurs inscrits.
Il a également critiqué deux sociétés allemandes, partenaires d’Elecam dans la gestion du fichier électoral, affirmant qu’elles n’ont pas respecté leurs engagements contractuels, justifiant ainsi l’urgence d’un audit.
« Ces entreprises n’aident pas le Cameroun comme il se doit. Elles doivent remplir leur mission selon les standards internationaux. Un audit est tout à fait réalisable si l’État le souhaite. Il n’est même pas nécessaire de chercher des experts étrangers ; de nombreux informaticiens camerounais disposent des compétences requises », a-t-il ajouté.
Des élections sous haute vigilance
Le MRC réaffirme son engagement en faveur du changement par la voie pacifique et électorale. Toutefois, le parti met en garde contre les conséquences possibles de crimes électoraux, qui pourraient engendrer des troubles à l’ordre public si des mesures correctives ne sont pas prises à temps.