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Cameroun : scandale financier autour de la construction du complexe sportif d’Olembe

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Le gouvernement camerounais et  le constructeur canadien Magil s’accusent mutuellement, au point où l’affaire a été portée en justice.

Le complexe sportif d’Olembe ne sortira pas totalement de terre dans les prochains mois. Après avoir abrité le match d’ouverture et la finale de la coupe d’Afrique organisée au Cameroun en janvier 2022, le complexe sportif d’Olembe dans la banlieue de Yaoundé est plus que jamais sujet à polémique entre le gouvernement camerounais et  le constructeur canadien Magil.

D’un cout initial de 163 milliards de FCFA, ce complexe sportif a déjà englouti plus de 250 milliards de FCFA, sans que l’œuvre ne soit livrée. En dehors de son stade de football, le chantier est toujours sans sa piscine olympique, son centre commercial et son hôtel 5 Etoiles.

La pose de la première pierre du Complexe sportif d’Olembe remonte à 12 ans et les travaux de construction du stade avaient été confiés à l’entreprise italienne Piccini. Après quelques années, le constructeur italien abandonne le chantier et ce dernier est attribué à  Magil en 2019, qui réussit à construire les aires de jeu. La Can terminée, le canadien sera confronté à plusieurs problèmes pour finaliser l’œuvre.  N’ayant pas reçu de soutien de la part du gouvernement,  selon les accusations du constructeur canadien, Magil abandonne à son tour  les travaux de finition de l’infrastructure ultra moderne « pour factures impayées » selon une source au sein du constructeur canadien et décide de porter « l’affaire en arbitrage international ».  Pourtant l’entreprise canadienne a, depuis sa contractualisation sur ce chantier en 2019, consommé une enveloppe de 42 milliards de FCFA, dont 38 milliards de FCFA issus du prêt-garanti contracté par le Cameroun auprès de la banque britannique Standard Chartered Bank. Les décaissements obtenus par MAGIL représenteraient donc 76% du budget global de ce projet selon les dires du ministre, alors même que les composantes de la phase 2 sont restées sur la maquette.

Accusations

Le ministre accuse également l’entreprise canadienne de surfacturation de ses prestations antérieures, et de chantage à travers un ralentissement volontaire des travaux. « Cette entreprise a mis en place des stratagèmes pour gonfler artificiellement ses prestations à travers le ralentissement des travaux, leur arrêt pur et simple, des surfacturations, des doubles facturations, la rémunération exponentielle du personnel expatrié », indique Narcisse Mouelle Kombi, accusant  Franck Mathiere, le vice-président de MAGIL  qu’il présente comme chef d’orchestre de cette machination.

Le ministre des Sports camerounais accuse en outre  le constructeur canadien d’avoir multiplié des stratégies pour ruiner l’Etat du Cameroun avant d’abandonner le chantier. Magil et son vice-président Franck Mathiere « en état d’arrestation en Ukraine », ont multiplié des manœuvres dilatoires et des justifications pour s’en mettre plein les poches sans respecter les engagements contractuels, selon le ministre camerounais.

« Dès lors, la résiliation unilatérale du contrat d’achèvement des travaux du Complexe sportif d’Olembe par cette entreprise signifie que l’État doit lui réclamer la restitution immédiate d’une partie de l’avance de démarrage ainsi que celle du prêt- relais de 4 milliards, faute de quoi Magil doit être poursuivi pour atteinte à la fortune publique. En plus, en arbitrage international, le gouvernement s’opposera à toutes les prétentions financières de Magil » indique le ministre des sports.

Pour le ministre des sports, il faut sauver le chantier en débloquant de nouveaux fonds publics pour achever le chantier d’Olembe avec des sous-traitants « qui ont l’expérience de ce chantier dans toute sa complexité ».

Essama Aloubou




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