Il est très discret, on lui déroule le tapis pour le recruter aux Etats-Unis ou en Asie pour exploiter son génie de l’informatique.
Africain, il est né, africain il restera. « Le fric, ce n’est pas un problème. Ma profession, c’est le métier du moment. J’ai toujours de quoi vivre, et largement (…) J’aime l’Afrique, ses immensités, ses ambiances. J’aime être avec les miens. Je ne quitterai le continent pour rien au monde… Sauf peut-être pour une femme. Ici, tout est à faire ».
Actuellement ce togolais travaille pour une multinationale à Nouakchott depuis quatre ans, mais en 2014, il sait qu’il retournera à Lomé. Il l’a raconté à Jeunes Afrique : »Quand Canon Mauritanie m’a contacté il y a quatre ans, je leur ai dit que je ferais l’entretien d’embauche à Nouakchott »
Le boulot, les pannes de serveurs ne lui font pas peur. C’est son adrénaline. Il s’est imposé tel qu’il est avec son look qui parfois dérange. Pas de code costume-cravate : « Je leur ai répondu que c’est ma matière grise qui importait, et ils ont laissé tomber. »
La passion de l’informatique, il est presque né avec. A 10 ans, il utilise pour la première fois à un ordinateur chez de ses amis dont le père est informaticien. À l’âge de 16 ans, il est initié par son demi-frère, de vingt ans son aîné, qui venait d’être recruté par une banque panafricaine en tant que responsable informatique. Son bac en poche, Christian part étudier auGhana, où il prépare un master en génie informatique à l’université Kwame-Nkrumah d’Accra.
Son diplôme en poche, il enchaîne sur une formation de graphiste pour compléter son cv. Il n’a pas noté le terrible accident de moto dont il a été victime qui lui a valu trois mois de coma. Miraculé, il est plus déterminé que jamais à réussir.
« De retour au Togo après sept ans d’études, j’aurais pu bosser dans l’entreprise de l’un de mes oncles ou demander un prêt à mon père pour ouvrir ma boîte. Mais je voulais découvrir le monde et être indépendant.
L’avenir lui appartient, il le sait. Et il a de nombreux projets dont celui d’ouvrir une école d’informatique, former des jeunes. Il se met à rêver : « J‘espère qu’à 45 ans je serai consultant, que mon école tournera toute seule. À ce moment-là, je serai devenu un exemple pour la jeunesse. Et peut-être que ça contribuera, même modestement, à dissuader les jeunes d’émigrer en Europe, en Asie ou en Amérique. »
Togolais dans la peau, on vous dit…
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