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Congo: des enseignants devant les tribunaux pour trafic d’épreuve de Bac

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Selon une information d’Africanews, des enseignants congolais et des cadres de l’administration scolaire ont été mis aux arrêts puis présentés au tribunal. Ils sont accusés d‘être auteurs ou complices de fraudes lors des épreuves du baccalauréat général de cette année.

« Cette tendance à la transhumance, au mercenariat organisé par des responsables est à déplorer », déclarait le 21 juin dernier, Anatale Collinet Makosso, ministre congolais de l’enseignement primaire et secondaire, chargé de l’alphabétisation cité par les Dépêches de Brazzaville.

C‘était au terme d’une ronde effectuée dans des centres du baccalauréat général qui s’est déroulé du 18 au 21 juin.

Et les preuves semblent aussi bien légion qu’accablantes. Le quotidien congolais a par exemple cité le cas d’un enseignant qui, à la veille du bac a remis des sujets traités à des élèves. Pas pour du beurre.

« Certains candidats ont donné des fortes sommes pour obtenir des sujets traités. Arrivés en salle d’examen, avons constaté qu’aucun sujet n’était connu d’avance », raconte un candidat.

Et le montant de la transaction oscillait entre 25 000 (38 euros) et 150 000 francs CFA (228 euros), à en croire les Dépêches.

Le quotidien parle également d’un enseignant à la retraite qui faisait croire aux enfants qu’il pouvait les inscrire dans le département du Pool, à quelque 30 km de Brazzaville. Malheureusement, le « cerveau » n’a pas pu introduire un seul dossier à la direction des examens.

« C’est dire que les plans de la plupart d’autres fraudeurs ont été déjoués cette année », explique un professeur d’histoire dans un lycée public de Pointe-Noire, capitale économique.

Les victimes ont non seulement dépensé inutilement leur argent, mais aussi perdu toute une année scolaire. « Il m’a dit de ne pas me tracasser, qu’il travaille à la direction des examens et concours et qu’il pouvait faire entrer mon dossier sans problème. Je lui ai remis 50 000 F CFA (76 euros). Quand j’ai demandé la liste, il m’a dit que je l’aurai le jour de l’examen. Finalement, je n’ai pas pu passer les épreuves du baccalauréat », regrette une candidate.

A en croire à Africanews, au Congo, les cas de fraude aux examens sont fréquents.

En 2015, les épreuves du bac général ont été annulées pour fraudes, car les sujets traités avaient circulé sur le net. Des observateurs ont appelé à la démission du ministre de l’enseignement de l‘époque, Hellot Mampouya.

S’il n’avait pas démissionné, M. Mampouya a été nommé à un autre département en août 2015.

Et depuis sa réélection contestée lors de la présidentielle anticipée en 2016, le président Sassou-Nguesso fait de la lutte contre les antivaleurs un des principaux piliers de sa gouvernance.

« Tout passera dans la nasse du droit et de la justice. Seule prévaudra la loi », déclarait en décembre dernier le chef de l‘État congolais.

Mais pas suffisant pour convaincre certains Congolais. « Que ce ministre (Colinet Makosso, NDLR) commence par prouver à l’opinion publique si lui-même a réellement gagné la députation en 2017. Que le gouvernement explique pourquoi il a fallu couper les communications (internet et téléphone) publier les résultats de la présidentielle de 2016 à plus forte raison dans la nuit. Loin d’encourager les antivaleurs, je me dis que les Congolais ne suivent que l’exemple des dirigeants qui eux-mêmes sont des prédateurs des valeurs républicaines », dénonce pour sa part un juriste.




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