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Coronavirus en Italie : lourd bilan malgré le confinement, explications !

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Le constat demeure alarmant. L’Italie est l’un des pays les plus touchés au monde par le Covid-19 avec un bilan qui ne cesse de s’alourdir. Des mesures de confinement ont été prises il y a une dizaine de jours mais l’épidémie progresse. Avec plus de 4 000 morts depuis le début de l’épidémie de Covid-19, l’Italie dépasse le bilan enregistré en Chine.

Dans une analyse de nos confrères de RTL, plusieurs facteurs expliquent cette situation macabre : moyenne d’âge élevée du pays, organisation sanitaire, mode de comptage des personnes contaminées et décédées.

Plus d’explications dans l’article ci-dessous :

Une population âgée

Le coronavirus, dont la forme la plus grave concerne les personnes âgées ou atteintes d’autres pathologies, tue donc logiquement plus de malades en Italie, pays le plus âgé au monde après le Japon. Selon le bulletin officiel de jeudi 19 mars l’Italie dénombre 41.000 cas et 3.400 décès, le taux de létalité du coronavirus (nombre de patients morts par rapport au total de personnes infectées, selon les chiffres officiels) s’établissant à 8,3%.

« On constate une mortalité considérablement plus élevée dans les pays ayant des populations plus âgées par rapport aux pays plus jeunes », explique la démographe et professeur de Santé publique Jennifer Downd. Dans ses travaux publiés mercredi 18 mars sur le site du Forum économique mondial, la chercheuse de l’université d’Oxford relève une « puissante interaction entre démographie et mortalité pour le Covid-19 ».

Elle avance que les mesures de distanciation sociale visant à ralentir la transmission du virus devraient tenir compte « à la fois de la composition de la population par âge, des contextes locaux et nationaux ainsi que des liens sociaux entre les générations ». Pour lutter contre la pandémie, elle suggère donc de s’assurer « que le virus n’entre pas en contact avec les personnes âgées, pour lesquelles il peut assez facilement s’avérer mortel ».


Or, en Italie la « famille élargie est l’un des piliers de la société où les grands-parents vont chercher leurs petits-enfants à l’école, les gardent, font peut-être les courses de leurs enfants de 30 à 40 ans, s’exposant dangereusement à la contagion », analyse-t-elle.

Une épidémie précoce

Variable sans réel fondement scientifique, le fait que l’Italie ait été frappée très tôt par la pandémie (juste après la Chine) est toutefois pris en compte par les experts. « Quand on me demande pourquoi l’Italie, je réponds qu’il n’y a pas de raison particulière », a déclaré le professeur Yascha Mounk de l’université américaine Johns Hopkins sur la chaîne canadienne CBC.

« La seule différence est que la contagion y est arrivée une dizaine de jours plus tôt qu’en Allemagne, aux États-Unis, au Canada et si ces pays ne réagissent pas rapidement et de manière décisive, ils deviendront ce que l’Italie est aujourd’hui », assure-t-il.

Certains experts considèrent aussi que le pays a été pris « par surprise », sans avoir le temps de se préparer, contrairement à ses voisins. Les services hospitaliers se sont donc vite retrouvés saturés et les médecins ont dû se mettre à choisir qui soigner, comme en ont témoigné dans les médias plusieurs d’entre eux en Lombardie.

Un système sanitaire sous pression

Les spécialistes ne cessent de le répéter : la hausse rapide de la létalité du Covid-19 constatée en Italie, particulièrement en Lombardie, foyer de la pandémie dans la péninsule, est la conséquence du nombre sans précédent de malades ayant simultanément besoin de prise en charge en soins intensifs, qui plus est pour une durée moyenne de plusieurs semaines.