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Cote d’Ivoire: arrogance, complaisance, jeunesse sans espoir…Ouattara interpellé par un professeur d’Université

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Autant la confiance portée en Alassane Ouatara a été grande, autant la déception de la population ivoirienne est, aujourd’hui énorme. Verbe de l’arrogance, complaisance, jeunesse sans espoir, violences à répétition… les maux qui minent la société ivoirienne sont légion. Interpellé par ces tristes réalités, Samba DIAKITÉ, professeur de Philosophie à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké), adresse une lettre ouverte au chef de l’État, Ouatara.

Selon le professeur d’Université, le peuple voudrait bien encore compter sur son président, quitte à lui briser ses propres chaînes et celles de son entourage.

Lisez l’intégralité de la lettre publiée par Afrique sur 7 et rapporté par Beninwebtv.

« L’Appel au Fama

On a rêvé qu’avec Toi, dans ce pays là-bas, on imposerait les compétences, mais on a fait le lit de la concupiscence ; on cherchait avec patience la pitance, on a reçu en puissance le visage de la pétance et le verbe de l’arrogance. Et voilà que la complaisance a remplacé la compétence; on a voulu avoir des hommes qu’il faut à la place qu’il faut, on a plutôt remplacé les Gnamakalas par les Djelis. On a rêvé l’espoir; maintenant, on mange l’Espoir. Ôh Fama! Ton peuple te regarde en silence; et son silence est une scie-lance, une scie-langue qui n’a plus de langue pour dire sa langue.

N’entends-tu pas ses murmures? Ne vois-tu pas son visage? Seul, au fond de ta chambre, loin du bruit du Palais et des Sirènes de la République, écoute calmement les vagues de la Méditerranée; tu entendras les soupirs et les sanglots sans espoir de ta Jeunesse dans le chavirement d’un chalutier à destination de Lampedusa. Lis ces violences à répétition dans les quartiers, sur les routes et dans les gares et tu comprendras que la paix ne tient qu’à un fil. Quand on a le dos au mur on n’a plus peur que le mur s’effondre.

Ôh Fama! Regarde tes propres admirateurs qui applaudissent dans la douleur et dont les chants sont devenus mélancoliques et mélodramatiques et les pas de danse cruellement ensanglantés. Regarde ce scribe qui a perdu sa plume en perdant sa voix mais qui se voit, dans la voix de sa pensée, être la voix des sans voix pour retracer la voie de leur voix. Il ne fait qu’accomplir son devoir d’éveilleur de conscience pour lequel son pays l’a si brillamment formé. Pourtant, il t’avait prévenu des rouages de la Politique africaine et identités. Il t’avait conseillé de te méfier des Liaisons dangereuses. L’as-tu lu? As-tu suivi ses conseils?

Ôh Fama! Le peuple voudrait bien encore compter sur toi. Mais il est de plus en plus hésitant. Il voudrait te renouveler encore sa confiance pour ces jours si longs mais si courts du temps de ton règne, si tu délies tes liens, si tu brises tes propres chaînes et celles de ton entourage. Si tu te libères de ta servitude volontaire, tu rentreras grandement et majestueusement dans l’histoire! Mais si tu n’écoutes pas ta propre conscience, l’histoire se souviendra de t’oublier petitement! Deviens ce que tu es plutôt que d’être ce que tu deviens ! Il reste le dernier saut; il te suffit ce saut, ce sursaut, ce saut d’honneur pour que ton peuple saute et sursaute pour cracher l’espoir, pour le faire renaître, pour re-naître.

Ôh Fama! Ne laisse pas mourir l’Espoir. Quand meurt l’Espoir, meurt le peuple et quand le peuple est prêt à mourir, il ne se contrôle plus.

Prof. Samba DIAKITÉ. »




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