En Côte d’Ivoire, le gouvernement part en croisade contre l’augmentation anarchique des prix des produits. Un phénomène qui prend de l’ampleur depuis l’apparition de la pandémie de covid-19 et qui s’est exacerbé avec la guerre en Ukraine.
Dans beaucoup de pays africains, les prix des produits de première nécessité ont presque doublé. Les commerçants profitent de la crise russo-ukrainienne pour fixer les prix comme bon leur semble, contribuant ainsi à l’aggravation du phénomène de la vie chère. Pour le gouvernement ivoirien, ce désordre doit cesser. Ainsi, 2000 commerçants ont subi des sanctions pour non-respect de prix, dans le cadre de la lutte contre la vie chère.
« C’est vrai, nous nous sommes rendus compte qu’il y a 2 000 cas de non-respect du prix que nous avons constaté, donc de fraudes, qui d’ailleurs ont été sanctionnés », a fait savoir le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, sur RTI, la télé publique de Côte d’Ivoire.
M. Patrick Achi a souligné que « des amendes ont été payées par ces fraudeurs et au mois de mai, on a dû faire payer environ 87 millions Fcfa d’amendes. »
Et ce n’est pas tout. La guerre contre la fixation anarchique des prix va se poursuivre, promet le chef du gouvernement ivoirien. « Ces contrôles vont être renforcés et s’intensifier également en milieu rural, sur l’ensemble du territoire national », a-t-il assuré.
L’inflation poursuit sa tendance haussière dans l’espace Uemoa. Après 6,6% en mars 2022, elle s’est établie à 6,8% en avril 2021 selon les données publiées le 31 mai 2022 par la Banque centrale (BCEAO). Alors que la norme communautaire est de 3%, l’inflation a atteint des niveaux très élevés. Ainsi, au Burkina Faso, il est de 15,3%, 7,4% au Sénégal, 8% au Togo, 9,7% au Mali et 4,3% en Côte d’Ivoire. Avec ses 27%, le Ghana a battu tous les records dans l’espace CEDEAO.
Tout un arsenal anti-inflation
Pour contrer le phénomène de la vie chère, le gouvernement ivoirien avait arrêté en mars une série de mesures. Neuf grandes mesures sociales avaient été prise: subvention partielle des prix des produits pétroliers, notamment le gasoil, pour un montant d’environ 55 milliards, de janvier à mars 2022, plafonnement sur une période de trois (3) mois, des prix de l’huile de palme raffinée, du sucre, du lait, du riz, de la tomate concentrée, de la viande de bœuf et des pâtes alimentaires, entre autres.