Autrefois, la virginité était célébrée, surtout en Afrique. De nos jours, les filles vierges sont des proies. En côte d’ivoire, le clitoris des filles vierges fait objet de trafic, un article rare et précieux vendu à hauteur 100.000 FCFA à des fins obscures.
Dans plusieurs régions de Côte d’Ivoire, « cet organe est utilisé pour faire des philtres d’amour, avoir de l’argent ou accéder à de hautes fonctions politiques », rapporte Labe Gneble, directeur de l’Organisation nationale pour l’enfant, la femme et la famille (Onef).
Sur le marché clandestin, son prix peut dépasser le salaire minimum (75.000 francs CFA, 114 euros).
A Touba, « on entend que c’est très prisé pour des pratiques mystiques », confirme le lieutenant de police N’Guessan Yosso.
Au terme d’entretiens menés auprès d’anciens féticheurs et exciseuses, chercheurs, ONG et travailleurs sociaux, l’AFP a pu établir l’existence d’un trafic de glands de clitoris de femmes excisées transformés en poudre et vendus pour les pouvoirs qu’on leur prête.
Ce commerce est « une des raisons de la survivance des mutilations génitales féminines » en Côte d’Ivoire, dénonce la fondation Djigui comme l’Onef, ONG de lutte pour l’amélioration des conditions de vie des femmes depuis les années 1990.
Le taux de prévalence de l’excision a baissé dans le pays depuis son interdiction et reste en deçà de la moyenne ouest-africaine (28%), selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
Mais une Ivoirienne sur cinq affirme encore avoir subi des mutilations génitales et dans certaines régions du nord, le taux peut dépasser 50%.