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Côte d’Ivoire: le Burida rappelle Canal+ à l’ordre

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Le ton monte entre le Bureau ivoirien des droits d’auteurs (Burida) et le groupe Canal+. En effet, l’organisme ivoirien reproche à la société française d’exploiter les œuvres d’artistes locaux sans son autorisation préalable. Sa directrice générale, Irène Vieira, pointe du doigt la filiale ivoirienne de la chaîne, Canal+ Côte d’Ivoire.

Lors d’une sortie remarquée devant la presse locale, la semaine dernière, Irène Vieira n’est pas passée par quatre chemins pour rappeler le groupe audiovisuel à l’ordre en sommant ce dernier de se mettre en règle avec la législation ivoirienne en la matière. Une sortie qui n’a pas été au goût de la direction juridique de Canal+ Côte d’Ivoire qui a vite fait d’appeler à la médiation de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca), le gendarme ivoirien de régulation de l’audiovisuel.

Toutefois, eu égard aux différentes déclarations, les deux camps semble privilégier un règlement à l’amiable du différend. « Cette procédure est actuellement en cours et le Burida espère un aboutissement heureux dans l’intérêt des millions de créateurs et auxiliaires qu’il représente. Canal+ a, dans le passé, tenté d’expliquer ce refus systématique en arguant du fait qu’elle aurait obtenu des autorisations auprès des sociétés d’auteurs en France. Une telle position est injustifiée et le refus du groupe d’appliquer la loi du pays (Côte d’Ivoire) où il exerce ses activités et gagne de l’argent, tombe sous le sens », expose Madame Vieira.

Cette dernière s’inscrit en faux avec la position du groupe. Pour le Burida qu’elle dirige, les offres de Canal+ « arrosent le territoire ivoirien » et les abonnements sont « payés par les résidents en Côte d’Ivoire ». Toujours selon elle, la posture de la société française prive des milliers de créateurs de son pays de « la juste rétribution des exploitations de leurs œuvres ». Pas question pour dame Irène de « laisser perdurer une telle situation au détriment des intérêts des auteurs et artistes ».

« Nous entendons user de tous les moyens légaux pour dénoncer ce modèle économique. Car, ce n’est pas cela la justice sociale. Ce que réclament les sociétaires du Burida, c’est la justice pour assurer aux nombreux créateurs d’ici et d’ailleurs, une juste rémunération de l’exploitation de leurs œuvres, une juste part dans le succès de leurs œuvres », a-t-elle laissé entendre.

Nul doute que ce différend doit donner matière à réflexion à la Haca. Pour preuve, l’institution n’a toujours pas encore tranché l’affaire. Et pourtant le dossier a été déposé sur sa table depuis novembre 2017.




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