Après plus d’un siècle d’absence, le tambour sacré Djidji Ayokwê du peuple Atchan s’apprête à retrouver sa terre natale. Ce retour historique a été rendu possible grâce au vote unanime du Sénat français, qui a approuvé lundi dernier un projet de loi autorisant officiellement la restitution de cet objet symbolique à la Côte d’Ivoire.
Confisqué en 1916 durant la colonisation, le Djidji Ayokwê représente bien plus qu’un simple instrument. Il est un symbole spirituel et culturel fort pour les Atchans, un peuple autochtone du sud de la Côte d’Ivoire. Sa restitution est perçue comme une étape décisive dans la reconquête du patrimoine national et la valorisation de l’identité ivoirienne.
La ministre ivoirienne de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a salué ce vote comme un « chapitre historique » dans le processus de réappropriation culturelle. Elle a rappelé que le retour du tambour avait déjà été rendu possible juridiquement grâce à la signature d’une convention bilatérale entre la Côte d’Ivoire et la France, le 18 novembre 2024 à Paris.
Ce projet, longtemps attendu, est le fruit d’un engagement politique fort du président Alassane Ouattara, du Premier ministre Robert Beugré Mambé et de l’ensemble du gouvernement, dont la mobilisation a été soulignée par la ministre. Elle a également rendu hommage au sénateur français Laurent Lafon, pour son rôle déterminant dans l’aboutissement de cette démarche.
Au-delà de sa portée symbolique, le retour du Djidji Ayokwê pourrait aussi avoir des retombées économiques positives. Ce trésor patrimonial, désormais considéré comme un bien culturel vivant, devrait attirer un large public curieux de redécouvrir une part essentielle de l’histoire ivoirienne.