Le tambour parleur Djidji Ayôkwé, pillé par les colons français en 1916, s’apprête à faire son retour à Abidjan.
Ce trésor culturel ivoirien fait un pas vers sa restitution grâce à la signature d’une convention de dépôt entre les ministres de la Culture française et ivoirienne, Rima Abdul Malak et Françoise Remarck. Toutefois, il est encore prématuré de célébrer un retour définitif, car ce bien sera dans un premier temps prêté à la Côte d’Ivoire.
Lundi, lors d’une cérémonie à Paris, les deux ministres ont officialisé cet accord, une étape importante dans un processus long et complexe. Néanmoins, pour que Djidji Ayôkwé soit définitivement restitué, une loi devra encore être adoptée en France.
Selon un expert culturel, le retard dans l’adoption de cette loi soulève des interrogations sur la réelle volonté de la France de tenir ses engagements. En effet, plus de trois ans se sont écoulés depuis l’annonce par Emmanuel Macron de la restitution de ce tambour, et jusqu’à présent, les avancées concrètes se faisaient attendre.
Les autorités ivoiriennes, en particulier la communauté Atchan et le peuple Bidjan, n’ont cessé de plaider pour le retour de ce symbole culturel et spirituel. Pour Françoise Remarck, ce tambour représente bien plus qu’un objet : « Sa restitution incarne les valeurs de cohésion sociale et de paix, chères au président Alassane Ouattara », a-t-elle déclaré à RFI.
En prévision de son retour, prévu entre le premier et le deuxième semestre 2025, la Côte d’Ivoire rénove actuellement le musée des Civilisations d’Abidjan. Le tambour, impressionnant par ses dimensions (3,31 mètres de long pour 430 kilogrammes), y sera exposé afin de reconnecter les Ivoiriens à leur patrimoine historique et culturel.