Le Nigéria veut à tout prix revenir parmi la liste très refermée des leaders du coton et de la transformation du textile. Pour cela, les responsables du domaine annoncent les couleurs. Ceci à travers le lancement de la distribution de semences de coton à haut rendement et autres intrants cotonniers.
Cette campagne concerne environ 100 000 cotonculteurs qui occupent et exploitent 200 000 ha dans l’Etat de Katsina pour le compte de la campagne 2019. Une initiative qui est rendue possible grâce à un programme dénommé Anchor Borrower’s Programme.
Il y a plusieurs années, l’industrie textile dans les Etats de Kaduna, Kano, Ikeja et Aba employait un million de salariés. Aujourd’hui le pays est un importateur net de textiles pour une valeur de $ 4 milliards par an. Rappelons que les importations de textiles, avec 43 autres articles, sont soumises à la restriction d’octroi de devises.
En marge du lancement du programme, le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Audu Ogbeh a indiqué espérer que celui-ci ait un impact important dans le changement de la tendance. « Nous croyons qu’avec cette initiative, dans peu de temps, nous reviendrons parmi les pays leaders dans la production de textiles car nous sommes les plus grands consommateurs de textiles », a déclaré le ministre.
Grâce à ces intrants et aux soutiens accordés dans le cadre de ce programme, le pays peut envisager un objectif de 4 t/ha contre 1 t/ha actuellement. En tout cas c’est la prévision du gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele.
Deux nouvelles variétés
Dans la stratégie pour l’atteinte de ces rendements de 4 t/ha, le Nigeria a approuvé deux variétés de coton génétiquement modifié par l’Institute of Agricultural Research à l’Université d’Ahmadu Bello en partenariat avec l’entreprise privée Mayco Nigeria. Ce coton OGM est résistant aux parasites, notamment au ver du cotonnier (Helicoverpa armigera).
Au sujet des importations frauduleuses de textiles, le gouverneur de la Banque centrale du Nigéria a signalé que la banque apex était actuellement en train d’enquêter sur des entreprises et individus suspects. Après l’enquête, ces entités se verront blacklistées des banques.
Actuellement, le Nigeria produit actuellement 60 000 à 80 000 t de coton, contre 100 000 t il y a quarante ans. Les 150 000 t au minimum et 300 000 t au maximum devraient être atteintes grâces à ces semences. La Banque centrale va soutenir ces efforts à hauteur de 40 milliards de nairas (environ € 100 millions) pour les filières coton et huile de palme jusqu’en 2020.