Effondrement du système hospitalier, manque de place dans les morgues…Le président de l’Équateur a reconnu vendredi que son gouvernement avait affronté des « problèmes » dans la gestion des corps des nombreuses victimes du coronavirus.
« Nous devons reconnaître que dans la phase initiale, nous avons eu des problèmes dans la gestion des morts parce que nous avons pris la décision de donner une sépulture digne à chaque Équatorien, non comme dans d’autres pays qui ont ouvert des fosses communes », a déclaré vendredi le chef de l’État équatorien, comme rapporté par RFI.
En mars, souligne notre source, quand le président Lenín Moreno a déclaré l’état d’urgence sanitaire, la ville de Guayaquil, épicentre de l’épidémie en Équateur, a été rapidement débordée par les cadavres.
Des vidéos montrant des corps abandonnés dans les rues de la capitale économique avaient alors suscité une vague d’émotion.
Le chaos vécu par le port de la côte pacifique avait conduit le gouvernement à créer une force conjointe entre l’armée et la police pour retirer ces centaines de corps abandonnés.
Et face au manque de places dans les morgues des hôpitaux, les autorités ont finalement installé des conteneurs pour stocker les cadavres.
Forte surmortalité en mars et avril
Le pays, qui compte 17,5 millions d’habitants, enregistrait vendredi plus de 26 000 cas de coronavirus, et plus de 1 000 morts depuis le début de l’épidémie.
Mais de l’avis des autorités même, ce chiffre serait largement sous-estimé en raison du manque de tests. L’Équateur est, proportionnellement, l’un des pays les plus touchés en Amérique latine.
Selon des chiffres officiels, en mars et avril, 10 169 décès de plus que pendant les mêmes mois de 2019 ont été enregistrés dans l’État du Guayas, où se situe Guayaquil.
Une enquête a également été ouverte par le parquet équatorien après que des familles se sont plaintes d’avoir reçues les restes d’autres personnes en lieu et place des corps de leurs proches décédés à l’hôpital.