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Covid-19 : quand l’Afrique déjoue tous les pronostics !

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Le cataclysme tant redouté ne s’est pas produit. L’évolution de la pandémie liée au Covid-19 sur le continent est loin des projections alarmistes. Existe-t-il une immunité africaine ? L’on s’interroge.

Selon le dernier bilan, rapporte l’AFP, l’Afrique compte un peu plus de 70.000 cas, soit 1,6% du total mondial alors qu’il représente 17% de la population mondiale. Le virus y a causé la mort de quelque 2.500 personnes.

Autre bonne nouvelle, l’Afrique subsaharienne enregistre une plus faible létalité (moins de 3% des cas, selon des estimations) de la maladie par rapport à l’Europe.

“Pourquoi l‘épidémie n’a-t-elle pas flambé en Afrique?”

La communauté scientifique, partagée, avance de nombreuses hypothèses, mais deux grandes explications se détachent: la précocité des mesures barrières et la jeunesse de la population.

“Il y a eu des mesures de confinement prises assez tôt qui ont ralenti la courbe. La plupart des pays ont mis en place ces mesures à peine le premier cas détecté”, souligne Michel Yao, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Brazzaville, interrogé par l’AFP.

“En France, on a mis 52 jours après le premier cas pour prendre des mesures. Il y avait alors 4.500 cas. En Côte d’Ivoire, 5 jours après le premier cas, on a fermé les écoles et les frontières. Une semaine plus tard, c‘était le couvre-feu”, soutient le Dr Jean-Marie Milleliri, épidémiologiste et spécialiste de santé publique tropicale à Abidjan.

L’autre grande explication avancée est la jeunesse de la population africaine: environ 60% de la population a moins de 25 ans.

“L‘âge médian tourne autour de 19 ans. Il y a aussi une espérance de vie plus faible avec moins de personnes âgées. Donc moins de cas, et un virus moins actif”, selon ce spécialiste.

“En Occident, les plus affectées sont les personnes âgées”, rappelle le professeur Omar Sarr, enseignant-chercheur à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il ajoute que les personnes âgées sont souvent “porteuses de comorbidités”, facteurs de risques aggravants pour le Covid-19.

“De plus, la densité de population est plus faible en Afrique, limitant ainsi la propagation du virus, de même que la faible mobilité des populations africaines par comparaison aux populations occidentales”, explique au Cameroun Yap Boum II, épidémiologiste de Médecins sans frontières (MSF).

“La plupart des cas restent concentrés dans la capitale et les grandes villes, moins dans les milieux ruraux”, précise Michel Yao.

Là encore, les scientifiques n’ont aucune certitude partagée. “Il y a une immunité croisée due à une longue exposition à divers microorganismes et une bonne couverture vaccinale avec notamment le BCG, vaccin contre la tuberculose”, avance cependant le professeur Omar Sarr.

“Il y a un possible effet d’immunité acquise compte tenu de la pression infectieuse globale. Il y a beaucoup de maladies en Afrique, donc les populations sont possiblement mieux immunisées que les populations européennes sur des pathogènes comme le coronavirus”, estime le Dr Milleliri.

Il évoque aussi “une compétition infectieuse: quand plusieurs virus pathogènes sont en compétition, certains peuvent bloquer le développement d’autres”.





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