Ils étaient des milliers de personnes à descendre dans les rues de Lomé et en province pour lancer un appel au gouvernement togolais qui, jusqu’alors, est resté à l’écart des revendications de l’opposition. Ouro-Djikpa Tchatikpi, pour sa part, appelle le gouvernement à écouter la voix du peuple craignant les signes avant-coureurs d’une chute vertigineuse d’un régime de Faure Gnassingbé
Cette semaine au Togo, la rue a encore grondé contre le pouvoir de Lomé. Suite à l’appel de la Coalition des 14 partis à manifester contre « l’entêtement » et le non respect de la feuille de route de la CEDEAO par le gouvernement, la population a massivement répondu en envahissant les grandes villes les plus stratégiques du pays, et ceci, malgré la mise en garde du ministre de la sécurité.
Pour Ouro-Djikpa Tchatikpi, conseiller de Tikpi Athadam, le pouvoir doit écouter le peuple et tirer deux conséquences à propos de la situation actuelle que connait le pays.
« Le régime doit noter qu’en aucun cas, nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Le régime doit boire le vin des réformes constitutionnelles jusqu’à la lie », déclare-t-il.
Intervenant sur la situation sociopolitique du pays, le conseiller du PNP, Parti national panafricain prédit une chute vertigineuse du pouvoir de Faure Gnassingbé.
« Tout ce qui s’est passé au niveau de Sokodé, de Kparatao, d’Agoè-Zongo dans les établissements où les enfants ont suffoqué est déplorable. On ne peut pas faire une guerre contre sa population qui manifeste à main nue. Alors tout ce qui se passe ces derniers temps en termes de manœuvres dilatoires, de répressions, d’exactions, de brimades sont les signes avant-coureurs d’une chute vertigineuse d’un régime dictatorial », a-t-il martelé.
Vers le report des législatives?
Dans une interview accordée à la BBC dimanche passé, Aminata Kamara Toungara, vice-présidente du Parlement de la CEDEAO, intervenait sur la situation sociopolitique du Togo. Elle estime qu’il n’y a aucun intérêt à vouloir précipiter les choses. Par ailleurs, elle exhorte les chefs d’États de la CEDEAO à parler sérieusement avec leur homologue togolais sur cette question qui assombrit le pays.
Par Dermane Nour