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Crise au Togo: quand le ministre Sessénou verse dans la provocation

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Fiatouwo SessénouEst-ce du conservatisme, un excès de zèle ou encore une plaisanterie de mauvais goût? S’interroge l’opinion nationale et internationale sur une déclaration du ministre togolais de l’Urbanisme et du Cadre de vie, Me Fiatouwo Sessénou.

« Les Togolais sont contents. Quand vous voyez les différentes marches que les Togolais organisent, on peut conclure que les Togolais sont contents du gouvernement et du régime qui est en place », a lâché dimanche 22 octobre dans une émission radiophonique, ce membre du gouvernement, également cadre du parti Unir (au pouvoir).

Voilà les propos qui risquent d’envenimer la situation sociopolitique déjà délétère qui prévaut au Togo depuis plusieurs mois, avec à la clé des manifestions de l’opposition à Lomé, l’épicentre de la contestation mais aussi dans les autres grandes villes du pays.

Citant pêle-mêle, les multiples efforts consentis depuis 2006 par le gouvernement en matière de développement, le ministre soutient qu' »il y a beaucoup d’efforts qui ont été fait par le gouvernement et il reste maintenant que les Togolais s’asseyent et dialoguent pour avancer » ».

Par ailleurs, au moment où des Togolais pansent leurs blessures et pleurent leurs morts, arrachés à leur affection par la répression sanglante es forces de l’ordre, le ministre Sessénou enfonce encore le clou avec un raisonnement qui frise la provocation.

Saluant la « maîtrise de soi » des forces de l’ordre et de sécurité face aux « provocations » des manifestants, ce dernier a fait une comparaison qui sonne mal chez plusieurs Togolais:  « Quand je prends un bloc de pavée que je te jette sur la tête, ça peut tuer ou pas ? Un bloc de pavée peut aussi tuer comme une balle peut tuer. Ce que nous déplorons, c’est les blessures sur les hommes, c’est la mort des hommes, c’est la destruction des biens publics. Et si un bloc de pavée sur la tête d’un homme peut aussi le tuer, nous devons aussi défendre l’usage de toutes armes qui peuvent tuer. Ce n’est pas que je comprends les agissements des forces de l’ordre sur le terrain, mais je vois qu’ils font bien leur travail ».

Des propos à la fois révoltants que rabaissants pour un membre du gouvernement qui est témoin oculaire de la situation quasi insurrectionnelle marquée depuis le 19 août dernier par des manifestions sporadiques sous la houlette de 14 partis politiques de l’opposition.

 

 

 

 




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