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De quoi l’Afrique a-t-elle besoin pour sauvegarder ses aires protégées ?

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En 50 ans, le continent africain a perdu plus de la moitié de ses écosystèmes alors qu’il abrite un quart de la biodiversité planétaire. Un rapport de l’ONU indique par ailleurs que 6 419 espèces animales et 3 148 espèces végétales en Afrique sont menacées d’extinction dans les prochaines années. L’urgence de préserver les richesses naturelles a donc motivé l’organisation du premier Congrès africain des aires protégées.

Organisé par l’Union Internationale pour la conservation de la nature (IUCN), cette rencontre à laquelle participent des acteurs de la société civile, des ONG et des décideurs politiques d’Afrique et du monde a commencé ce lundi 18 juillet à Kigali, la capitale rwandaise, et prend fin le 23 juillet. Notons que le Congrès africain des aires protégées se tient en prélude à la tenue de la COP15 biodiversité, prévue en décembre prochain à Montréal, qui sera un cadre mondial pour mieux protéger la nature ravagée par les activités humaines, à horizon 2050, avec une étape en 2030.

Des mangroves aux parcs animaliers en passant par les forêts, les rivières et les savanes, les aires protégées en Afrique sont aujourd’hui menacées par l’activité humaine. Cependant, l’importance des zones naturelles protégées dans l’équilibre de la biodiversité planétaire n’est plus à rappeler. Comme le dit si bien l’ex-chef d’État nigérien Mahamadou Issoufou, présent à Kigali : « ces aires protégées permettent de protéger la biodiversité, elles permettent de protéger les écosystèmes. Les aires protégées conservées permettent d’assurer la résilience des communautés, de leur assurer la sécurité alimentaire (…) ».

De l’urgence d’agir face au danger

En effet, plus de 460 millions d’Africains dépendent des eaux dans les zones protégées. Il est donc impératif d’investir plus de moyens dans la préservation de ces laboratoires naturelles dont dépend la survie de l’homme et de tous les autres espèces végétales et animales.

« Malheureusement, ce que l’on constate, c’est qu’elles sont sous-financées. Pourtant, sans elles il est impossible de réaliser les objectifs du développement durable parce que nos vies, nos économies et nos prospérités dépendent de la nature », a précisé Mahamadou Issoufou. Cependant, l’Afrique a-t-elle besoin de financements extérieurs pour sauver ces aires protégées ?

Edouard Ngirente, Premier ministre rwandais et hôte de ce congrès, a invité dans son discours d’ouverture tous les responsables politiques africains à augmenter leurs investissements dans la biodiversité et dans le soutien des écosystèmes.

« Il est grand temps que les responsables politiques africains mettent en place des mesures et des stratégies fortes pour mettre fin à la dévastation de notre riche biodiversité. Il est urgent que les pays africains augmentent leur niveau d’investissement dans la biodiversité et les projets qui soutiennent nos écosystèmes. La conservation de la biodiversité joue un rôle essentiel dans notre développement économique. De nombreuses personnes sont employées directement ou indirectement par ce secteur. Le tourisme, l’un des principaux piliers de notre économie, en est l’exemple. Étant donné les énormes avantages sociaux et économiques des zones protégées et conservées, je suis convaincu que ce Congrès africain tracera la voie vers la résilience et la conservation durable de la biodiversité pour la transformation de nos économies », a-t-il déclaré.

Cependant, l’objectif du Congrès de Kigali n’est pas seulement d’accroître le nombre d’aires protégées. C’est également l’occasion de dresser un bilan du fonctionnement actuel des « aires protégées » sur le continent. Ces aires doivent être intégrées dans un processus de développement attentif à la préservation de l’environnement mais également au « développement économique et sociale » des régions concernées.