Diadji Diop n’a pas réalisé son rêve d’enfance, celui de devenir architecte. Au lieu de bâtir des édifices, le Sénégalais « construit des hommes » avec de la terre. Ses œuvres font le tour des musées européens et surplombent la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (Paris).
Né en 1973, Diadji Diop a vécu une enfance heureuse dans la chaleur d’un père inspecteur de banques et d’une mère haut fonctionnaire (PNUD). « Je dessine depuis que je suis capable de tenir un crayon(…) J’ai commencé par copier des super héros, avec toujours une même passion pour le trait réaliste », confie-t-il.
L’histoire du jeune sénégalais prend une autre tournure à l’âge de 13 ans lorsque son père décéda. Très affecté, il comble le vide laissé par la disparition celui-ci en créant des personnalités fictives dans des bandes dessinées et dessins animées. Après l’obtention du baccalauréat en 1992 il s’inscrit à l’École d’arts appliqués où il découvre le volume.
Il participe avec succès au concours des Beaux-Arts de Paris et se consacre désormais aux sculptures. « Pour l’examen, j’ai décidé pour la première fois de travailler le rouge, une couleur qui deviendra une matière à part entière et que j’emploie depuis quasiment systématiquement » explique Diadji Diop.
En 2009, les œuvres de l’artiste sénégalais son exposées dans les jardins de l’Élysée puis au Musée de l’histoire de l’immigration depuis 2011. Diop porte un regard assez critique sur la biennale d’art contemporain de Dakar. « Tant qu’elle sera axée sur le travail des Africains, même si ça part d’un bon sentiment, ça ne donnera jamais qu’une image d’artistes de seconde zone », précise-t-il.