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Franc CFA : la fin d’une époque ?

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Le franc CFA (franc de la Communauté financière en Afrique) tel qu’il fut conçu il y a 46 ans, va disparaître de l’Afrique de l’Ouest. Le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron ont annoncé vendredi 21 décembre une réforme de cette monnaie commune aux huit pays de l’UEMOA. C’était lors de la visite officielle du président français en Côte d’Ivoire. Ces pays vont devoir adopter une nouvelle devise qui sera baptisée l’éco, laquelle deviendra donc le noyau dur de la future devise de la CEDEAO.

Concrètement, les huit pays de l’actuelle zone franc en Afrique de l’Ouest vont couper les liens techniques avec le Trésor et la Banque de France, ils géreront eux-mêmes cette monnaie sans interférence de la France.

Les liens techniques avec la France sont en grande partie coupés, c’est-à-dire que Paris ne cogérera plus la monnaie de ces huit pays. Les réserves de change ne seront plus centralisées par la France et l’obligation de verser 50 % de ces réserves sur le fameux compte d’opération du Trésor français disparaît.

C’était une revendication forte d’une partie de l’opinion publique ouest-africaine. « Paris voulait désamorcer cette critique », comme l’explique un diplomate. De plus, la France se retire des instances de gestion du CFA. Jusqu’à présent, Paris avait un représentant à la BCEAO, la Banque centrale des états d’Afrique de l’Ouest, un autre à la commission bancaire, et un dernier au conseil de politique monétaire.

Paris, de cogestionnaire à garant
L’éco conservera une parité fixe avec l’euro, ce qui garantit la même valeur de la monnaie pour les consommateurs. Cette disposition pourrait évoluer avec le temps et en fonction de la volonté des autres pays de la CEDEAO lorsqu’ils voudront rejoindre l’éco.

Enfin, la France garde un rôle de garant en cas de crise. Si jamais les pays de la zone éco n’ont plus de quoi payer leurs importations, la France le fera. Reste que si l’on en arrive là, Paris se réserve le droit de revenir dans une instance de décision, en l’occurrence le conseil de politique monétaire.

En définitive, Paris passe d’un rôle de cogestionnaire à un rôle de garant. Mais ce faisant, la France s’est assurée de conserver une relation économique particulière avec les pays de la zone UEMOA. Paris affirme que cette évolution est rendue nécessaire par le projet de monnaie commune de la Cédéao.

« La question du franc CFA cristallise de nombreux débats et de nombreuses critiques sur le rôle supposé de la France en Afrique. Donc rompons les amarres ! Ayons le courage d’avancer, de regarder et de bâtir ensemble en effet un partenariat décomplexé. La France n’a rien a caché […] et je suis très heureux d’être à ses côtés pour ensemble annoncer cette réforme historique majeure », a poursuivi Emmanuel Macron.

RFI




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