Condamnés à des peines correctionnelles, qu’ils ont fini par purger, une « trentaine » de jihadistes vont sortir de prison en 2019. L’annonce a été faite par la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Bien que cette dernière promet, «un suivi extrêmement strict par les services de renseignement» à leur sortie, ces détenus en liens avec le djihadisme, constituent un «risque majeur» pour la sécurité en France, prévient Le Figaro
Les services antiterroristes sont en effet inquiets face au retour imminent à la vie civile d’individus condamnés pour terrorisme, qui vont être libérés à la fin de leurs peines, souligne la même source.
L’ancien procureur de la République de Paris, Francois Mollins décrivait en 2018 la situation comme «un risque majeur», indique Le Figaro.
A noter que parmi ces « sortants », de nombreux avaient séjourné en Syrie ou en Irak et été condamnés ensuite.
« Lorsque nous sommes face à des détenus de ce type, il y a une évaluation de leur dangerosité, il y a un placement dans un quartier étanche», a tout de même rassuré la ministre.
Les libérables de 2019 condamnés pour terrorisme ont généralement été interpellés avant la vague d’attentats de 2015 et 2016, soit en 2012-2014, et condamnées à des peines relativement peu importantes. Par la suite, le parquet de Paris a toujours requis le maximum de la peine correctionnelle, qui est de dix ans, retrace Le Figaro.
A ces détenus viennent s’ajouter les personnes libérables condamnées dans des dossiers liés aux «filières syro-irakiennes». Il s’agit de ceux qui avaient eu l’intention de rejoindre Daech* mais n’y étaient pas parvenus ou qui avaient renoncé à ces plans.
D’autres individus avaient été condamnés pour avoir fourni, depuis la France, une aide en matière de logistique, de financement ou de recrutement. Ces filières constituent la grande majorité des libérables, souligne le journal.
À leur sortie de prison, les revenants doivent être pris en charge par les services de renseignements et d’autres organismes. L’administration pénitentiaire a déjà lancé son programme baptisé «Artemis», relate le quotidien.
Celui-ci concerne une trentaine de condamnés pour terrorisme à Paris, ayant fait l’objet d’une décision de placement en milieu ouvert ou ayant purgé leur peine, et une dizaine de condamnés considérés comme radicaux à Marseille.