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Gabon : A la découverte Vanessa Adande-Daouda

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Vanessa Adande-Daouda est la fondatrice du cabinet de conseil financier Ellipsis. Sa mission, faire éclore l’entreprenariat au Gabon et dans toute l’Afrique.

Née et élevée au Gabon, Vanessa Adande-Daouda part faire ses études en France, puis à Washington aux États-Unis, où elle se forge une mentalité de championne.

Quelques années plus tard, après avoir fait ses armes au cabinet Deloitte à Paris, puis à Ecobank Bénin et au sein du groupe Pangola au Gabon, cette perfectionniste dans l’âme revient prête à en découdre. Et fonde Ellipsis, un cabinet de conseil financier en 2014. Quelques mois après, Jeannick Le Rouzic, une ancienne collègue française installée au Gabon, la rejoint. Les deux femmes mènent leur entreprise ensemble et le succès est très vite au rendez-vous.

Ellipsis est aujourd’hui une équipe composée d’une dizaine de personnes, 100% gabonaise et majoritairement féminine. Vanessa Adande-Daouda milite pour une véritable parité dans le milieu de la comptabilité et de la finance où les femmes peinent encore à être visibles.
Vous retournez en Afrique, au Bénin, suite à la mutation de votre mari. Comment avez-vous géré ce retour ?

Je ne l’ai pas géré. J’ai dû m’adapter rapidement. Je ne m’étais préparée à rien et je n’avais rien anticipé, j’ai dû ajuster et composer avec un nouvel environnement.

J’ai été difficilement acceptée au départ, n’étant pas du pays et qui plus est une femme tout juste débarquée à la direction de la banque où il n’y avait que des hommes. Mon intégration n’a pas été facile mais je suis une femme déterminée et j’ai persévéré.

On dit chez moi au Gabon : « L’homme ne refuse pas ce qui est bon », ce qui signifie que lorsque vous travaillez et que vous êtes à même de démontrer vos capacités et compétences, les résultats finissent par tomber.

Vous vous faites une place chez Ecobank Bénin et vous consolidez votre réputation.

Oui, cela s’est très bien passé. Pour certaines personnes je suis toujours considérée comme une « Écobankière ». Un début difficile avec une très belle fin.

« On me reproche parfois d’être perfectionniste, mais pour moi le travail bien fait est la base de réussites futures. »

Petit à petit vous vous dirigez vers votre pays natal, le Gabon. Pourquoi ?

Notre retour en Afrique a été décidé par la carrière professionnelle de mon mari, mais l’objectif était de toute façon de revenir au pays à un moment ou un autre. Même si je me sens chez moi partout en Afrique, c’est en principe toujours plus confortable de revenir s’installer proche de la famille.

Une fois arrivée au Gabon vous travaillez pour le groupe Pangola, une bonne expérience ?

Être passée par le Bénin m’a permis de dépasser quelques-uns de mes a priori. Finalement lorsque l’on est Africaine et que l’on rentre chez soi, on a toujours l’impression que cela sera plus facile mais en fait pas du tout.

J’ai trouvé mes expériences africaines plus difficiles professionnellement que celles que j’ai eu à Paris ou aux États-Unis. Il est difficile de se faire accepter en tant que femme et en tant que jeune femme parfois par des collaborateurs aussi jeunes que nous. Et ce n’est pas toujours évident de devoir négocier avec les banques et parfois les pouvoirs publics.
D’où vous est venue l’idée de créer Ellipsis ?

J’avais identifié certains besoins sur le terrain, au Bénin. Le Bénin est un pays avec un tissu entrepreneurial très important, même lorsqu’il est informel, mais encore trop peu de clients que nous souhaitions accompagner étaient en mesure de fournir une information financière fiable. On les savait en réussite avec un business florissant mais ils n’avaient rien pour le prouver. Et parfois, on ne pouvait pas les accompagner.

Mon expérience au Gabon a été similaire. Je suis arrivée dans le groupe dans lequel je travaillais pour mettre de l’ordre dans la fonction financière et améliorer la communication financière des entreprises du groupe. Je me suis rendue compte de la difficulté de faire de cette nécessité une priorité au sein du groupe. Avoir une information financière et la communiquer aux parties prenantes pour pouvoir insuffler une certaine confiance est à la base de tout le reste, de l’accès au marché et au financement.

Quand j’ai quitté le groupe Pangola, je me suis dit qu’il fallait que je me lance. Je suis heureuse de voir que cela a fonctionné et que je suis toujours là.

« Ellipsis est une aventure humaine qui m’a révélé à moi-même. »

Quelles ont été les difficultés rencontrées en montant votre boîte et comment les avez-vous surmontées ?

Il a fallu que je prouve mes compétences. J’ai dû faire beaucoup de lobbying et que j’apprenne à devenir communicante alors que je ne lui suis pas à l’origine. C’est pour cela que je parle d’aventure humaine. Je n’avais pas pensé à la nécessité de communiquer et de convaincre sur le besoin de mon produit. Pour moi, produire et communiquer une information financière claire et transparente quand on a une entreprise était une évidence que je n’avais pas besoin d’expliquer.

Une grosse partie de notre travail est pédagogique. Notre modèle a beaucoup évolué depuis le départ et c’est cela qui été cela le plus difficile. Travailler sur le mental des gens.

« Il faut que les jeunes aient une voix pour que notre pays puisse être réellement et durablement sur la voie du développement »

Quel conseil avez-vous reçu dans votre jeunesse qui vous guide encore aujourd’hui ?

L’un de mes professeurs à l’université, nigérian d’origine, a su déceler mes capacités et m’a poussée à l’excellence. Il a renforcé la valeur du travail que mes parents m’avaient inculquée. On me reproche parfois d’être perfectionniste, or pour moi le travail bien fait est la base de toutes les réussites.
Quels conseils pourriez-vous donner aux futures entrepreneures ? Quelles sont les qualités requises pour réussir ?

Avec le recul, je pense que si je tiens encore debout c’est grâce à ma passion et ma détermination. Cela demande un niveau de résilience que je n’avais pas anticipé.

Aujourd’hui, on cherche à inspirer, donc on parle beaucoup des réussites. Cela donne aussi l’impression que tout est facile. Pour ma part par exemple, gérer une entreprise me met dans un état de stress quasi constant. L’entourage est également important. J’ai toujours eu la chance d’être entourée de proches.

Je pense qu’en tant que femme, il y a une grosse part d’auto-censure. Je conserve toujours sous mes yeux cette citation qui dit : « Tu n’es pas un imposteur » qui évoque le syndrome de l’imposture très commun chez les high-achieving women. Elles attribuent tout le temps leur succès à la chance, au bon timing. Or, beaucoup d’entre elles ont travaillé dur pour être là au bon moment et bénéficier de tout cela.

« Le Gabon compte plus de 30% de chômage des jeunes et la solution ne viendra pas des personnes non concernées. »

Comment voyez-vous l’avenir pour vous ?

Ellipsis est une aventure humaine qui m’a révélée à moi-même. J’ai des projets pour la promotion de l’entrepreneuriat au Gabon et dans toute l’Afrique, pour la féminisation de la profession du domaine comptable et financier également. Mais j’ai aussi des projets personnels notamment un qui me tient à cœur sur la question de la drépanocytose. Je pense à l’impact que je peux apporter personnellement et professionnellement.

Comment voyez-vous l’avenir pour le Gabon ?

Aujourd’hui, le Gabon compte plus de 30% de chômage des jeunes. Imaginons que les jeunes soient eux-mêmes en mesure d’apporter une solution à ce problème ?

La jeunesse gabonaise doit se réveiller pour que notre pays puisse être réellement et durablement sur la voie du développement. Et cela passe par le renforcement du pouvoir économique, à travers la création de valeur pour la création d’emploi. C’est dans cette optique que nous accompagnons au niveau du cabinet la création durable et le développement des entreprises.

Source:intothechic.com




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