La constitution gabonaise sera modifiée une nouvelle fois. Jeudi dernier, les députés ont majoritairement votée en faveur de la modification de la constitution. A l’issue du vote, l’on a enregistré 113 voix en faveur du vote, 6 voix contre et 3 abstentions.
Ce vote est le résultat de la démarche engagée le 17 mars dernier par le premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, devant la commission des Lois, des affaires administratives et des droits de l’Homme.
Le premier ministre avait alors expliqué que le projet de loi proposé faisait suite aux résolutions de la récente concertation politique et avait pour but d’aboutir à des élections apaisées.
Au sein de l’opinion, l’on dénonce une démarche qui ruine la crédibilité de l’assemblée nationale.
« Les députés étaient juridiquement fondés à amender la copie soumise par le gouvernement. Ils pouvaient valider l’harmonisation ou la réduction de la durée des mandats tout en maintenant le principe des scrutins à deux tours. Ainsi auraient-ils fait le lien entre la Concertation politique et le Dialogue national d’Angondjé. Ainsi auraient-ils établi un continuum entre leur travail et celui de la précédente législature. Pour ainsi dire, ils auraient simplement joué leur rôle de représentants du peuple et dépositaires de la souveraineté nationale, c’est-à-dire de défenseurs des intérêts des citoyens vivants, passés et futurs. Au lieu de chercher un compromis acceptable, ils sont tombés dans la compromission, au grand dam d’une opinion publique à la fois médusée et désabusée », explique un politologue.
Essama Aloubou