Le 22 septembre 2024, les députés et sénateurs de la transition, réunis en Assemblée constituante, ont finalisé l’examen d’un projet de Constitution. Cette étape est cruciale pour le retour à un régime civil promis par les autorités militaires, issues du coup d’État d’août 2023 qui a mis fin à la longue dynastie Bongo. Cependant, l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo, Alain Claude Bilie-By-Nze, a vivement critiqué ce projet lors du lancement de la nouvelle plateforme politique, « Ensemble pour le Gabon ». Le but recherché est de faire du général président Brice Clotaire Oligui Nguema le prochain président de la République en débit de la parole donnée de rendre le pouvoir aux civils.
« Ensemble pour le Gabon » est une coalition de leaders politiques non affiliés aux institutions de la transition. Sa mission est claire : veiller au respect des promesses faites par les autorités militaires, notamment celle de rendre le pouvoir aux civils, et dénoncer tout manquement au processus démocratique amorcé après le coup d’État du 30 août 2023.
Lors de la cérémonie de lancement, Alain Claude Bilie-By-Nze a sévèrement critiqué le projet de Constitution en cours d’élaboration.
Selon lui, ce texte servirait à renforcer l’emprise du général Nguema, chef du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), sur le pouvoir, au détriment des acquis démocratiques du Gabon.
« Pourquoi un projet de Constitution aussi personnalisé ? » s’interroge l’ancien Premier ministre. Ce texte favorise un cadre juridique inapproprié et discriminatoire, sans véritable séparation des pouvoirs. Il ouvre la voie à un président-roi omniprésent et omnipotent, au-dessus des lois, capable de tout sans jamais rendre de comptes. »
Alain Claude Bilie-By-Nze déplore ce retour à un régime hyper-présidentialiste, une dérive qu’il juge néfaste pour la démocratie gabonaise. « Depuis 1967, année où Omar Bongo a pris le pouvoir, le Gabon a souffert de cet excès de pouvoir présidentiel. Ce projet de Constitution ruine les avancées démocratiques obtenues depuis 1990. Aujourd’hui, notre Nation est en danger », a-t-il averti avec gravité.
La plateforme « Ensemble pour le Gabon » entend donc s’opposer à ce projet de Constitution qu’elle considère comme une menace directe pour l’avenir démocratique du pays.