« Un pas important et un signal de changement » : voilà la première réaction du président rwandais à la publication du rapport Duclert sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsis. Paul Kagame s’exprimait ce mercredi 7 avril à l’occasion du début des 27es commémorations du génocide à Kigali. Des commémorations qui interviennent comme l’année dernière en pleine pandémie de Covid-19. À Kigali, les cérémonies se tiennent donc en petit comité et sont retransmises à la télévision.
Le président Paul Kagame s’est d’abord exprimé en Kinyarwanda, puis en anglais.
« Ce sont les 27e commémorations, mais ce n’est pas pour nous de la routine », a lancé le président rwandais, évoquant la vérité historique, la lutte contre le négationnisme, et remerciant les rescapés pour leur courage.
Le Rwanda n’a jamais été aussi uni qu’il ne l’est aujourd’hui, a-t-il ajouté. Le président s’adressait aux Rwandais depuis la Kigali Arena, le stade de basketball de Kigali devant des représentants des rescapés, du gouvernement et du corps diplomatique.
La marche du souvenir et la veillée annulées
Paul Kagame a évoqué le rapport de la commission Duclert : « Les vies des Rwandais n’étaient que des pions sur l’échiquier géopolitique », dit-il en évoquant le fait que le gouvernement de François Mitterrand était au courant de l’intention génocidaire de ses alliés rwandais, mais qu’il continué à les soutenir malgré tout pour des raisons géopolitiques.
Le dirigeant rwandais salue cependant le travail des historiens français. « Il marque un pas de plus vers une compréhension commune de ce qui s’est passé, mais aussi un changement et un désir de la part des leaders français d’avancer vers une bonne compréhension des faits ».
Il rappelle également la sortie prochaine d’un autre rapport, commissionné cette fois par le gouvernement rwandais, et dont les conclusions vont, dit-il, dans la même direction que celles du rapport Duclert.