Le gouvernement ghanéen est de nouveau accusé d’autoritarisme par des acteurs de la société civile et des partis politiques. Ces critiques font suite à la décision de maintenir en détention une quarantaine de manifestants arrêtés le week-end dernier lors d’un rassemblement à Accra, organisé pour dénoncer l’exploitation illégale des mines d’or.
Le principal parti d’opposition, le Congrès démocratique national (NDC), a vivement condamné ces arrestations, accusant la justice d’être aux ordres du pouvoir.
Dans son communiqué, le parti dénonce des « brutalités policières et judiciaires au service d’un gouvernement corrompu ». Selon Chris Atadika, chercheur en sciences politiques à l’Université du Ghana, ces accusations ne sont pas surprenantes. « Les électeurs ont plusieurs préoccupations, notamment l’économie, mais ils veulent aussi se sentir en sécurité lorsqu’ils protestent contre des problèmes tels que la pollution de nos ressources en eau par les mines d’or illégales », a-t-il déclaré.
Une semaine auparavant, le NDC avait déjà accusé la commission électorale de favoriser le Nouveau Parti Patriotique (NPP) au pouvoir, remettant ainsi en question la crédibilité du gouvernement et l’impartialité de l’élection présidentielle prévue pour le 7 décembre.
« Cela a éveillé la conscience des citoyens à l’approche du scrutin, ce qui pourrait rendre difficile une victoire du NPP cette année », explique l’universitaire.
En 2016, c’était le NPP, alors dans l’opposition, qui avait organisé des manifestations similaires, une stratégie qui, selon Chris Atadika, avait contribué à sa victoire lors de l’élection présidentielle de cette année-là.