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Guinée: Alpha Condé lâche une bombe, la toile s’effondre !

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Les propos tenus pas le dirigeant guinéen font jaser depuis le week-end dernier. Tout est parti d’une vidéo d’une vingtaine de minutes devenue virale, dans laquelle Alpha Condé a lancé à New York à ses concitoyens de la diaspora en ces termes: « Je vous demande de vous organiser et de vous préparer pour le référendum et les élections ». Une phrase qui suscite de vives réactions chez les opposants mais aussi semble déranger du côté du pouvoir. Dans la presse africaine, les critiques sont encore plus cinglantes.

Alors que les consultations nationales ont été prolongées jusqu’au 30 septembre prochain, Alpha Condé vient de jeter un pavé dans la marre. Et l’opposition exulte.

« La ligne rouge est franchie », déclare Sidya Touré, président de l’UFR, au micro de RFI, selon qui « plus aucun doute n’est possible » sur la volonté du président de changer de Constitution pour s’octroyer un 3e mandat.

« Il vient de mettre à jour la mascarade organisée par Premier ministre », ajoute le chef de file de l’opposition, « conforté » dans sa décision de boycotter les consultations menées par ce dernier pour sonder l’opinion sur l’opportunité et le contenu d’une nouvelle Constitution.

La presse nationale et sous-régionale s’en mêle (revue de presse RFI)

 « Alpha Condé a tranché » titre LeDjely.com, qui juge sévèrement cette prise de position du chef de l’État. « Alpha Condé confirme ce que certains savaient depuis longtemps. À savoir que les consultations, [menées actuellement par le Premier ministre pour une modification ou un changement de la Constitution], ne sont en réalité qu’une farce destinée à conférer à sa démarche un vernis démocratique. »

« Le chef de l’État est le premier responsable de la bonne marche du pays, il incarne l’autorité de l’État. Il ne peut pas faire et défaire les lois à sa convenance », renchérit Guinée7.com dans une tribune qui dresse un sombre constat de la démocratie guinéenne. « Nous sommes dans une pseudo-démocratie, une démocratie de façade dans laquelle la vertu est une denrée très rare. »

 L’Intelligent d’Abidjan parle « d’étonnement » et rappelle qu’Alpha Condé a mené pendant plusieurs années « un combat pour la démocratie et l’alternance. Des principes pour lesquels il s’est entêté pour combattre Ahmed Sekou Touré, Lansana Conté, ou Moussa Dadis Camara. Cette lutte a suscité l’admiration de tous les Guinéens. Aujourd’hui ils ont des difficultés à freiner l’élan du professeur Condé. » Le président est au pouvoir à Conakry depuis 2010 et son second mandat s’achève l

Les critiques sont encore plus virulentes dans la presse burkinabè. Dans un pays qui fêtera dans quelques semaines le cinquième anniversaire du soulèvement populaire contre Blaise Compaoré, « ce qui se passe en Guinée a tellement déjà été expérimenté par de nombreux chefs d’État à travers le continent que plus personne n’en est dupe », écrit l’Observateur paalga.

« C’est la confirmation d’une volonté irrépressible, longtemps refoulée, une dangereuse et risquée troisième tentation pour Alpha Condé », abonde Aujourd’hui, qui ne comprend pas. « C’est tout de même incroyable et pitoyable de la part de cet octogénaire, qui aura passé 40 ans dans l’opposition. C’est incompréhensible, cette frénésie pouvoiriste qui anime le n°1 guinéen, car il pourrait sortir par le haut s’il y renonce. » Et « attention de ne pas présumer de l’apathie des Guinéens », rajoute l’Observateur paalga, « car le professeur pourrait quitter l’amphi par la fenêtre ».




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