En Guinée, le colonel Célestin Bilivogui a été retrouvé mort, près d’un an après avoir disparu suite à son arrestation par des gendarmes. Son corps a été présenté à son épouse ce mercredi 25 septembre 2024 à la morgue de l’hôpital Ignace Deen de Conakry. Les circonstances exactes de sa disparition et de son décès restent inconnues.
Le mercredi 25 septembre au matin, Laouratou Bangoura, l’une des épouses du colonel Bilivogui, reçoit un appel anonyme lui demandant de se rendre au camp militaire Almamy Samory Touré, siège du ministère de la Défense nationale.
Dans une déclaration aux médias guinéens, elle raconte avoir été ensuite conduite à la morgue de l’hôpital Ignace Deen, où des militaires lui ont demandé d’identifier le corps de son mari disparu il y a près d’un an. Elle a reconnu le corps sans équivoque.
Laouratou Bangoura avait déjà relaté, le 8 novembre 2023, l’arrestation de son époux, survenue quatre jours après sa radiation de l’armée à la suite de l’évasion de Moussa Dadis Camara et Claude Pivi de la prison centrale de Conakry. Selon ses dires, le colonel Bilivogui avait été appréhendé par un groupe de gendarmes et emmené dans un lieu tenu secret. Depuis, elle n’avait plus eu de nouvelles de lui jusqu’à cette découverte tragique.
Alors que l’enquête sur les circonstances de son décès est toujours en cours, plusieurs acteurs de la société civile, tels que le Forum des forces sociales de Guinée (FFSG) et un porte-parole de la coalition de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), s’inquiètent du climat de violence et d’impunité qui règne dans le pays.
Cette affaire rappelle la disparition d’autres opposants politiques, tels que Foniké Mengué et Bilo Bah, membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), disparus après leur arrestation en juillet dernier.
Cette situation soulève des interrogations sur le respect des droits de l’homme et la sécurité des citoyens dans un contexte politique déjà fragile.