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Il y a 11 ans, Bertin Agba au cœur d’une affaire d’escroquerie impliquant Pascal Bodjona

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La nouvelle est tombée ce vendredi 19 mai 2023. A 54 ans, Bertin Sow Agba n’est plus. L’homme d’affaires togolais est décédé après plusieurs années en exil. Retour sur la rocambolesque affaire d’escroquerie dite internationale qui avait contraint le PDG d’OPS Security à fuir le Togo, une affaire qui avait également emporté Pascal Akoussoulèlou Bodjona, à l’époque bras droit de Faure Gnassingbé.

1er septembre 2012. Dans la gigantesque demeure de Pascal Akoussoulèlou Bodjona, située au quartier Adidoadin – Cacavéli, une horde de gendarmes armés jusqu’aux dents. Devant la maison du ministre « Grand format », une immense foule dans une atmosphère électrique. A la tête de ces éléments du Service de recherches et d’investigation (SRI), ancêtre du SCRIC, le capitaine Acakpo. Sa mission : arrêter Pascal Bodjona éjecté du gouvernement un mois plus tôt. Lui qui aura été successivement directeur de cabinet du président Faure Gnassingbé puis ministre en charge de l’Administration territoriale.

Après une matinée particulièrement mouvementée, Pascal Bodjona sera finalement conduit dans les locaux de la Gendarmerie nationale où il passera sept bons mois. Le nom de l’ancien ministre est cité dans le cadre d’une affaire d’escroquerie, qui porterait sur 48 millions de dollars. Au cœur de ce dossier, un certain Bertin Sow Agba, homme d’affaires togolais, et Abass El Youssef, un Emirati présenté comme un richissime homme d’affaires. C’est le début d’un long feuilleton judiciaire aux rebondissements spectaculaires.

Une escroquerie « à la nigériane »

Au Nigéria, c’est ce qu’on appelle le système « 419 », d’où la qualification « escroquerie à la nigériane ». Bertin Sow Agba serait à la tête d’un réseau qui aurait réussi à tromper Abass El Youssef à qui il aurait demandé une certaine somme d’argent pour pouvoir débloquer une importante somme d’argent léguée par le défunt président Robert Gueï, mais restée bloquée dans une banque. En contrepartie, l’Emirati devait recevoir un certain pourcentage. 275 millions de dollars, c’est fort tentant. Affaire conclue.

A l’époque, plusieurs médias avaient rapporté que, pour crédibiliser l’affaire, l’Emirati aurait été reçu par le ministre Pascal Bodjona à son domicile. Ce dernier aurait également permis à Bertin Agba de tromper Abass El Youssef en se faisant passer pour le ministre de l’Intérieur de Faure Gnassingbé. Une montre de marque Rolex d’une valeur de 50 millions de dollars aurait même été offerte au ministre « Grand Format » par l’homme d’affaires émirien. Pour la justice togolaise, Pascal Bodjona et Bertin Agba étaient mouillés jusqu’aux os.

Le premier sera relâché puis arrêté à nouveau et conduit à la prison civile de Tsévié (30 km au nord de Lomé). Libéré quelques mois plus tard, Pascal Bodjona se croyait désormais libre de tout soupçon. Après sa conférence de presse dans un grand hôtel de la capitale à sa sortie de prison, beaucoup d’analystes avaient prédit la fin politique du natif de Kouméa qui, de leur avis, aurait dû rester discret. Le rejet du dossier de candidature de Bodjona pour les élections municipales de juin 2019 confirme cette thèse. Ses soutiens pensent qu’il saura renaître de ses cendres tel un phoenix.

Quant au second, apparemment plus fûté parce que coutumier du fait, il a réussi à prendre la poudre d’escampette en juin 2013. Il emporte désormais avec lui sa part de vérité dans cette rocambolesque affaire dans laquelle leurs avocats ont toujours dénoncé un « acharnement politique ».




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