(Agence Ecofin) – La Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (BMICE) a été officiellement lancée lors d’une assemblée générale constitutive tenue le 21 décembre à Tunis.
La nouvelle institution, dont le capital initial s’élève à 150 millions de dollars, aura pour mission de financer des projets communs aux cinq Etats membre de l’Union du Maghreb arabe (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie et Lybie) dans les secteurs des infrastructures, des transports, des télécommunications et de l’électricité. Elle contribuera aussi à l’édification d’une économie maghrébine intégrée grâce au développement des échanges commerciaux intra-maghrébins et au renforcement de la circulation des biens et des capitaux entre les pays de la région.
«Cette banque permettra la réalisation de l’intégration économique et sociale entre les pays maghrébins à travers le renforcement des flux de capitaux, des investissements et des échanges commerciaux», a souligné le Premier ministre tunisien, Habib Essid, lors de la cérémonie de lancement officiel de la banque.
Le secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), Habib Ben Yahya, a pour sa part exprimé sa «grande satisfaction de voir l’ensemble des pays membres honorer leurs cotisations et verser le premier quart de leur part du capital de la banque».
L’assemblée constitutive a désigné le Tunisien Nouerddine Zekri, ancien secrétaire d’Etat au Développement et à la coopération internationale, au poste de premier directeur général de la BMICE.
L’accord cadre portant création de la BMICE a été signé en 1991 entre les cinq pays de l’UMA, mais le statut de la Banque n’a été approuvé qu’en 2006. La mise en œuvre de l’UMA, qui représente un marché de 90 millions de consommateurs, a été en effet bloquée durant plus de 25 ans à cause du conflit entre le Maroc et l’Algérie autour du Sahara occidental.
Le commerce entre les cinq membres de l’UMA ne représente en moyenne que 3% des échanges globaux de ces pays, ce qui représente l’un des taux d’intégration le plus faible au monde. Selon une étude du Fonds monétaire international (FMI), l’intégration économique maghrébine assurerait 2 à 3 points de croissance supplémentaires par an pour chaque pays.