Le Nigéria, géant africain et habituel prétendant aux médailles, a quitté les Jeux Olympiques de Paris 2024 sans aucune médaille. Une situation alarmante pour un pays qui avait pourtant envoyé 88 athlètes pour concourir dans douze (12) disciplines. La défaite d’Hannah Reuben en lutte libre féminine, dans la catégorie des 76 kg, a marqué la fin de la participation nigériane.
Cette contre-performance est la pire depuis Londres 2012 et marque la huitième fois que le Nigéria repart bredouille des Jeux Olympiques.
Cette débâcle n’est pas isolée. Le Sénégal, qui avait aligné 11 athlètes, n’a également décroché aucune médaille. L’exemple du Nigéria est particulièrement révélateur de l’échec plus large des pays d’Afrique subsaharienne, notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, comme le Bénin, le Gabon, la République Démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, et le Togo. Ces nations ont montré une préparation insuffisante face à la compétition mondiale.
Un potentiel gaspillé
La déception est palpable. L’Afrique, avec son immense potentiel sportif, n’a réussi à remporter que 39 médailles, dont 13 en or, 12 en argent, et 14 en bronze. Ce maigre bilan soulève une question cruciale : pourquoi l’Afrique, riche en talents et ressources, peine-t-elle à figurer parmi les leaders du classement olympique ?
Les causes d’un échec
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet échec. Tout d’abord, la préparation des athlètes africains semble avoir été insuffisante, tant sur le plan technique que logistique. Les infrastructures sportives dans de nombreux pays africains sont souvent obsolètes ou inadaptées aux exigences du haut niveau.
De plus, le manque de financement, de soutien institutionnel et de programmes de développement pour les jeunes athlètes constitue un frein majeur à l’émergence de talents capables de briller sur la scène mondiale.
La gestion des fédérations sportives nationales est également pointée du doigt. Les scandales de corruption, les conflits internes, et l’incapacité à planifier sur le long terme ont miné la performance des athlètes.
En comparaison, les pays africains du nord, comme le Kenya et l’Éthiopie, qui ont mieux réussi aux Jeux, bénéficient d’une culture sportive plus structurée, avec des investissements continus dans l’entraînement et le développement des athlètes.
Une remise en question nécessaire
Face à cet échec, il est impératif pour les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre de revoir leur stratégie sportive. L’Afrique ne manque pas de talents mais plutôt des structures et le soutien qui font défaut.
Pour espérer rivaliser avec les meilleures nations du monde, ces pays doivent investir dans leurs jeunes talents, améliorer leurs infrastructures, et adopter des programmes de formation cohérents et durables.
Le Nigéria, en particulier, devra tirer les leçons de Paris 2024 et se préparer à redresser la barre pour les prochaines échéances internationales.
La question qui se pose désormais est de savoir si ces nations pourront capitaliser sur leurs erreurs pour faire émerger une nouvelle génération d’athlètes capables de porter haut les couleurs du continent.