Après plus de deux ans de vacance présidentielle, le Liban a élu Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée libanaise, à la tête de l’État.
Cette élection, survenue le 9 janvier 2025, met fin à une longue période d’incertitude politique qui avait exacerbé une crise économique et sociale sans précédent.
Avec 99 votes sur 128, Joseph Aoun a été choisi après d’intenses tractations politiques. Initialement, il n’avait recueilli que 71 voix au premier tour, un score insuffisant pour l’emporter. Le soutien décisif des blocs parlementaires, dont le Hezbollah et Amal, a permis son élection lors du second tour.
À la veille de ses 61 ans, Joseph Aoun est perçu comme une figure consensuelle. Bien qu’il n’ait pas d’expérience politique, son rôle à la tête de l’armée depuis 2017 a renforcé son image d’homme intègre et rassembleur. « L’armée est l’un des derniers piliers unificateurs d’un Liban profondément divisé », explique un expert en politique libanaise.
Des défis titanesques pour le nouveau président
Le Liban est confronté à une crise économique dévastatrice, marquée par l’effondrement de son système financier, une pauvreté galopante, et une confiance publique en berne. Les attentes sont immenses envers Joseph Aoun, qui devra s’attaquer à des réformes structurelles urgentes pour redresser le pays.
La communauté internationale, notamment les États-Unis et l’Arabie saoudite, voit en Joseph Aoun un élément stabilisateur. Cependant, il devra naviguer dans un paysage politique interne fragmenté, en tentant de rassembler les différents acteurs autour d’une vision commune. « Sa priorité doit être de restaurer la confiance et de lancer des réformes crédibles », insiste un économiste local.
En plus des réformes économiques, la sécurité nationale reste un enjeu majeur. Le nouveau président est attendu sur sa capacité à renforcer la stabilité nécessaire pour attirer les investissements et relancer la croissance.
Un espoir pour l’avenir
L’élection de Joseph Aoun suscite un regain d’espoir parmi les Libanais, épuisés par des années de paralysie politique et de dégradation sociale. « Il doit être le président de tous les Libanais, au-delà des divisions confessionnelles et politiques », affirme un analyste.
Si le défi est immense, Joseph Aoun semble décidé à jouer un rôle central dans le redressement du Liban. Son succès dépendra de sa capacité à conjuguer leadership, réformes efficaces et unité nationale pour ouvrir une nouvelle ère de stabilité et de prospérité.