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Kenya/Rififi autour de Rafiki: « ce n’est pas facile d’être homosexuel en Afrique »

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Censuré dès sa sortie officielle par les autorités kényanes, et ceci pour son caractère homosexuel, le film « Rafiki » a été finalement diffusé hier dimanche à Nairobi en faveur d’une décision de justice. Une projection qui représente une sorte de victoire pour la communauté LGBT au Kenya.

Adapté d’un roman de l’Ougandaise Monica Arac Nyeko, Rafiki (« ami » en kiswahili) raconte l’histoire d’un coup de foudre entre deux jeunes femmes appartenant à des camps politiques opposés.

Si le film mise sur une réalisation sensuelle, privilégiant l’éclosion des sentiments, la commission kényane de la censure ne le voit pas sous cet angle: « son thème homosexuel a pour but évident de promouvoir le lesbianisme au Kenya, ce qui est illégal et heurte la culture et les valeurs morales du peuple kényan ».

Après la diffusion du film, les réactions continuent de fuser de part et d’autres. Sur les réseaux sociaux, les débats restent vifs sur le sujet, comme le rapporte Jeune Afrique.

« La commission de censure applique une politique de deux poids, deux mesures ». « Quand on voit le contenu de certains films américains qui sont autorisés au Kenya, et la réalisation très pudique de Rafiki, on se demande vraiment comment ils en sont arrivés à la décision d’interdire le film », a laissé entendre Emily, 19 ans.

« Je ne comprends pas tout le foin que l’on fait autour de ce film, et de manière plus générale, autour de l’homosexualité. Est-ce qu’il n’existe pas des problèmes plus importants qu’un film ou que la sexualité des autres ? L’homosexualité n’est pas une maladie », poursuit la jeune fille.

« C’était un beau film, ça raconte une partie de ma vie », raconte-t-elle, émue, à l’issue de la séance du premier film kényan jamais sélectionné au festival de Cannes, où il a été présenté en mai dans la sélection « Un Certain regard ».

« Ce n’est pas facile d’être homosexuel en Afrique. Ce n’est pas le même combat qu’en Europe », souligne Mike, 23 ans. « Les mentalités sont difficiles à changer, mais au moins, ce film provoque un débat dans notre pays. J’espère que la nouvelle génération aura une approche plus tolérante que nos aînés ».

« C’est le premier film kényan de l’histoire à connaître une telle reconnaissance internationale, c’est fou de penser qu’il était interdit dans son propre pays car chacun a le droit d’aimer qui il veut », s’indigne Mbithi Masya, 32 ans, un hétérosexuel venu voir le film.

Déterminée à faire valoir la liberté d’expression et à ce que son film soit en mesure de briguer une nomination aux Oscars, souligne l’hebdomadaire panafricain, la réalisatrice du film Wanuri Kahiu a saisi la justice kényane pour obtenir une levée de la censure dont est frappée son long-métrage.

Elle a obtenu gain de cause vendredi à Nairobi, où la justice a ordonné la suspension de la censure pour une durée de sept jours.

Présenté début mai dans la sélection « Un Certain regard », Rafiki est le premier film kényan jamais sélectionné à Cannes. Pour la Commission chargée de promouvoir l’industrie cinématographique kényane, l’interdiction du film est « ridicule » tout en soulignant que que de nombreux autres films mettant en scène des vols ou des meurtres ne sont pas interdits.

 

 

 




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