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La Tunisie en proie à la violence, des lendemains sombres guetteraient-ils le Maghreb ?

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Sept ans après la chute du régime de Ben Ali, les Tunisiens renouent avec une vague de protestation qui s’est étendue à plusieurs villes du pays. Lancé la semaine dernière, ce nouveau cycle de contestations sociales vise très précisément la hausse des prix et un budget d’austérité, entré en vigueur le 1er janvier 2018, prévoyant des augmentations d’impôts.

Visiblement, la Tunisie a un destin croisé avec les débuts d’année. En janvier 2016, une grogne sociale s’est déclenchée. Et c’est également en début d’année de 2011 que le printemps arabe a commencé.

Si en 2011, le peuple voulait la chute du régime, les manifestants ont scandé cette fois « le peuple veut la chute du budget ». En effet, l’on proteste vigoureusement contre la nouvelle loi de finances qui vient s’ajouter à une inflation de plus de 6% en 2017 et à un taux de chômage qui dépasse les 15%.

La journée de mercredi a été marquée par des heurts entre manifestants (jets de pierres et cocktails Molotov ) et forces de l’ordre (tirs à gaz lacrymogènes).

A rappeler que les manifestations pacifiques avaient déjà dégénéré en émeutes dans la nuit de lundi à mardi, notamment à Tunis et à Tebourba, à l’ouest de la capitale, où des affrontements ont eu lieu  après la mort d’un homme, lundi à Terboubra, à 50 km à l’ouest de Tunis, un décès qui a amplifié le mouvement.

Le ministère de l’intérieur a annoncé que 70 policiers avaient blessés lors des heurts. Des pillages de supermarchés ont été signalés, ainsi que l’attaque d’un poste de police à Thala dans le centre du pays, renseigne RFI.

La même source indique que 565 personnes ont déjà été arrêtées. L’armée a été déployée autour de bâtiments gouvernementaux sensibles dans les grandes villes du pays.

Le Premier ministre, Youssef Chahed, a déclaré que la loi serait appliquée fermement contre les casseurs. Il a également accusé des partis de gauche et des réseaux mafieux d’être derrière les violences. Le mouvement Fech Nestannew (Qu’est-ce qu’on attend), un réseau de jeunes activistes à l’origine des manifestations, a pourtant appelé à manifester pacifiquement.

« C’est l’expression du ras-le-bol généralisé de la jeunesse, des étudiants, des chômeurs face à leur marginalisation en raison de la mauvaise gestion des ressources du pays», explique Henda Chennaoui, l’une des porte-parole de la campagne «Fech Nestannew ».

Face à la flambée de colère généralisée, marquée par des actes de vandalisme, de pillage et de destruction des édifices publics, l’avenir de la Tunisie se lit en pointillés et des lendemains incertains guettent le Maghreb. Car, les mouvements protestataires ne faiblissent pas.

Selon RFI, une importante manifestation est prévue vendredi 12 janvier à Tunis.  Une autre doit avoir lieu dimanche, le 14 janvier, jour du septième anniversaire de la révolution, à l’appel notamment de l’UGTT, la principale centrale syndicale du pays.




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