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L’archevêque de Bangui dresse un tableau noir de la misère en Centrafrique

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Dans une interview accordée à la radio allemande, le prélat raconte la souffrance des Centrafricains qui vivent dans le nord du pays. C’est un long chapelet des souffrances du peuple centrafricain que vient d’égrainer monseigneur Dieudonné Nzapalainga, l’archevêque de Bangui.

Dans une interview accordée à nos confrères de la radio allemande,  l’archevêque  qui revient d’une visite pastorale dans le Nord du pays indique que dans la localité de Ouadda, dans le Nord du pays, « les gens ont l’impression d’être abandonnés parce qu’il y a une insécurité. Il n’y a pas de présence des forces militaires. C’est le cas effectif de Ouadda (préfecture de Haute-Cotto) où il n’y a pas de militaires, ce sont des groupes rebelles qui sont là. Eux-mêmes le disent : « Ici vous êtes dans les zones rebelles ».

L’archevêque déplore une situation des misérables oubliés : « Et j’ai été touché par cette misère, par les gens qui n’ont même pas d’argent pour acheter un morceau de savon. Ils n’ont pas d’argent pour acheter des habits ni pour manger, et ils ont l’impression que l’Etat et la communauté internationale les ont oubliés ».

 Sur le plan éducatif et sanitaire, la situation est alarmante selon le prélat. « Au niveau éducatif, il y a un nombre pléthorique d’enfants mais il n’y a pas d’enseignants », raconte-t-il. Avant de préciser : « au niveau de la santé, c’est aussi préoccupant. Depuis deux ans, on n’a pas vacciné les enfants et aussi on ne connaît pas la situation de sérologie des gens. Ça veut dire qu’on ne sait pas s’il y en a qui ont le sida. Et si vous avez le sida, vous avez besoin de votre médicament. Il faut faire 200 kilomètres pour aller trouver des médicaments. Quel est le malade qui pourra faire ce voyage ? C’est impossible. Donc cela veut dire que les gens sont en train de mourir. Ou bien si vous avez la maladie, vous pouvez la transmettre. Donc ça, ce sont des préoccupations ».

L’archevêque n’a pas manqué de dénoncer l’Etat de non-droit qui se vit dans cette localité du pays. « Quand vous avez affaire à un seigneur de guerre, il a le droit de vie et de mort sur vous. Aujourd’hui, il peut décider, demain, il peut décider… c’est comme il veut. Et un rebelle a ces sauts d’humeur que toi et moi on ne peut pas maîtriser. Nous n’avons pas de manière classique de dire qu’on doit agir et autres et donc on est à la merci des humeurs….et la population doit payer le prix fort avec des maltraitances, des rackets », a-t-il conclu.

Essama Aloubou




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