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L’armée américaine cède sa dernière base au Niger

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Les États-Unis remettront ce lundi 5 août 2024 leur dernière base militaire au Niger. L’évènement respecte ainsi la date limite du 15 septembre fixée par les autorités nigériennes pour le départ des forces américaines. La base aérienne 201, située dans la ville d’Agadez, est l’une des deux installations utilisées par les États-Unis pour mener des opérations antiterroristes au Niger.

Le mois dernier, les troupes américaines se sont déjà retirées de la base aérienne 101, une petite base de drones située à Niamey, la capitale du Niger.

Les troupes allemandes sont également prévues pour quitter le pays ce mois-ci. Ce retrait fait partie d’une tendance plus large de l’Occident à se désengager du Sahel, une vaste région au sud du désert du Sahara où opèrent des groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique.

Le coup d’État militaire au Niger en 2023 suit ceux du Mali en 2020 et du Burkina Faso en 2022. Ces trois pays ont rapidement uni leurs forces pour expulser les troupes étrangères et adopter une position ferme contre la France et ses alliés.

Aneliese Bernard, Directrice de Strategic Stabilization Advisors, un groupe de conseil en risques basé à Washington DC, avec des équipes sur le terrain au Sahel et sur la côte ouest de l’Afrique, a déclaré que l’absence de forces françaises, européennes et américaines au Niger laissera un énorme vide sécuritaire. Cela affectera tout, des affaires au Sahel à l’aide humanitaire.

Il reste incertain comment la junte nigérienne gérera les partenariats à l’avenir, notamment en ce qui concerne l’accès aux ressources naturelles. Récemment, le gouvernement nigérien a retiré au producteur français de carburant Orano son permis d’exploitation dans l’une des plus grandes mines d’uranium du pays.

Bernard a noté qu’il y a des spéculations selon lesquelles le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) pourrait privilégier des partenaires capables de fournir la sécurité en échange de monopoles sur certaines industries, citant l’exemple de la Turquie fournissant du matériel militaire et des entrepreneurs militaires privés en échange d’un accès au pétrole nigérien. Cependant, des rumeurs circulent également sur des négociations entre des sociétés américaines et canadiennes et la SOPAMIN, la société nigérienne en charge des mines d’uranium.

Les citoyens les plus vulnérables risquent d’être les plus touchés par le vide sécuritaire. Les travailleurs humanitaires doivent désormais être escortés par des militaires lorsqu’ils opèrent en dehors des grandes villes, augmentant ainsi le risque d’être pris pour cible par des groupes armés.

Cette situation pourrait pousser de nombreuses ONG à réduire leurs opérations sur le terrain, laissant les populations périphériques, souvent les plus vulnérables, avec un accès limité à l’aide humanitaire.




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