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Laurentine Milébo : « Mamu Laulau », l’actrice congolaise qui n’en fait qu’à sa tête !

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laurentine

Son visage est aussi bien connu en Europe qu’en Afrique. Elle chante, mais elle est surtout connue pour ses films.

Née le 29 Mars 1952 au Congo (Brazzaville), Laurentine Milebo, affectueusement appelée « Mamy Laulau » a été révélée au grand public par le film « Black Micmac 2 » du cinéaste Marco Pauly en 2000, Laurentine Milébo. De son enfance, elle dit : » Mon père – Papa Laurent Kady – ne jurait que par les études, quand bien même j’avais de rares fois le droit de jouer dehors au nzango. Forcément, je n’ai pas eu d’autres choix que d’être une très bonne élève. »

Seul hic, elle n’a qu’une passion alors, la musique. Elle quitte tout pour rejoindre, Les Pionniers. « J’avais douze ou treize ans et une envie formidable de m’évader de ce cocon familial. Ma petite soeur Thérèse Mounguélé n’avait de cesse de me dire : « On a bien le droit de vivre ! Pourquoi resterait-on à la maison ? » Je me revois encore avec elle et les Pionniers, chanter à pleins poumons et assouvir notre soif de liberté. »

A 15 ans, elle a un coup de foudre pour un guitariste de 18 ans,  Gaston. « On nous appelait Johnny et Sylvie ! Il me parlait de la France comme d’autres rêvent d’Amérique. A l’époque nous n’avions pas la télévision, pas d’image autres que celles où nous vivions. Dans notre imaginaire, la France, c’était le paradis terrestre. (…)  Mon père me disait toujours : « Si tu arrêtes les études je te tue », pour vivre ma Love Story j’avais choisi d’être enceinte et de mettre mes parents brutalement au pied du mur, devant ce fait amoureusement accompli. C’était aimer Gaston ou mourir. La naissance de mon premier enfant alors que je n’avais que 16 ans, est sans doute le moment le plus fort de mon existenc». Elle en a 4 autres…

Laurentine Milébo doit éléver seule son enfant. Gaston est parti en France. Elle se découvre une nouvelle passion, le cinéma : « Je trouvais malgré tout le temps d’aller au cinéma, m’extasiant devant les films indiens, les péplums italiens ou encore les films de Bruce Lee, continuant par ailleurs le théâtre et le chant. Et puis, à force d’économie, je me suis enfin envolée vers le paradis terrestre, pour rejoindre Gaston parti un peu plus tôt »

1976 : Laurentine Milébo s’installe en France avec son mari, elle intègre la chorale congolaise de Paris et chante également dans le ballet Lemba. 

2000, elle se fait remarquer dans « Black Micmac 2 » : » C’était mes vrais débuts devant la caméra et si j’en menais pas large j’ai trouvé avec Marco Pauly ce que je n’ai jamais retrouvé plus tard. Sa gentillesse débordait de partout, il était à mes petits soins, à mon écoute. Moi, je pensais du coup que c’était toujours comme ça sur les tournages, que le cinéma c’était ça. Une ambiance profondément chaleureuse. J’ai retrouvé cette ambiance avec Daniel Vignes pour le film Fatou la Malienne mais j’avoue que c’est quelque chose de peu fréquent et c’est en enchaînant les tournages que j’ai appris que comédienne était un métier pour le moins difficile et parfois sans pitié »

Elle devient l’actrice fétiche du cinéaste béninois Jean Odoutan. Mais très vite plusieurs autres grands réalisateurs s »intéressent à elle et la font tourner : Daniel Vigne, Pascal Thomas, Eric Rochant.

En 2007, elle co- écrit avec le réalisateur Edouard Carrion, « La rivale » qui retrace la vie d’un couple, Prudence (Laurentine Milébo) et Maurice (Claude Alexandre Eclar) qui, après douze  années de vie commune, voit leur mariage s’effondrer à l’arrivée d’une rivale Thérèse (Tatiana Rojo) « C’est un film qui me tient énormément à cœur. J’ai donné tout mon savoir-faire tant dans les textes que dans le rôle qui m’est assigné. Ce serait dommage que ce film ne voit pas le jour ».

Elle a aussi écrit des One Woman Shows, « Mamie Laulo n’en fait qu’à sa tête » et « Récits de femme »

« Tu peux écrire comédienne, mais je me sens femme avant tout, mère de cinq enfants, grand-mère de douze merveilleux petits enfants. Combien de fois ai-je entendu : »Arrête de faire ton cinéma », certaines personnes ont tendance à ne voir en moi que l’actrice, c’est gênant, je ne passe pas mes journées dans un grand écran ! »

Aujourd’hui, elle admet que le cinéma français l’a sans doute un peu oubliée. Mais elle a d’autres projets, notamment artistiques, dans son pays natal :« Je crois qu’aujourd’hui que le cinéma français m’a un peu oubliée. Avec mon âge, on m’offirrait sans doute un rôle d’une grand-mère, emprunte de sagesse et qui serait un guide spirituel pour corriger la courbe d’un adolescent partant à la dérive. Une façon de prôner les valeurs d’une certaine époque, celle de ma génération (…)Oui, j’ai cette envie de transmettre à mon pays le Congo le fruit de mes expériences et de mes compétences qui ne s’arrêtent pas à la comédie, je suis aussi scénariste et j’aime la direction d’acteurs ».

A suivre donc…

Filmographie
2011 :La Rivale (rôle : Prudence) d’Edouard Carion
2006 : Le Grand appartement (rôle : Mama Oussamba), de Pascal Thomas
2006 : L’Ecole pour tous (rôle : La Gardienne), d’Eric Rochant
2003 : La Prophétie des grenouilles (Voix), de Jacques-Rémy Girerd
2002 : Mama Aloko (rôle : Mama Aloko), de Jean Odoutan
2001 : Fatou la Malienne téléfilm de Daniel VIGNE
2000 : Djib (rôle : Grand-Mère Djib), de Jean Odoutan
2000 : Barbecue-Pejo (rôle : Fati), de Jean Odoutan
1995 : Elisa, de Jean Becker
1992 : L.627, de Bertrand Tavernier
1991: Ma vie est un enfer, de Josiane Balasko
1990 : Ripoux contre Ripoux, de Claude Zidi
1998 : Black Micmac 2 de Marco Pauly

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