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Candidat du parti au pouvoir, Bola Tinubu a officiellement été proclamé président du pays le plus peuplé d’Afrique ce 1er mars à l’issue de l’élection présidentielle du 25 février dernier. A 70 ans, il succède ainsi au président Muhammadu Buhari, 80 ans. Même si le Nigéria change de dirigeant, change-t-il de système de gouvernance ?
Les résultats officiels proclamés par la Commission électorale nationale (Inec) ont accordé 8,8 millions de voix à Bola Tinubu, du Congrès des progressistes (APC). Bien que contestée par certains partis de l’opposition, la victoire de Bola Tinubu est accueillie avec optimisme hors des frontières nigérianes notamment au Bénin et au Cameroun, dont les territoires encadrent le Nigéria à l’Ouest et à l’Est.
Les deux voisins du Nigéria ont des intérêts économiques entachés de certains sujets de discordes.
À la frontière bénino-nigériane Sèmè-Kraké, circuit d’entrée de milliers de camions et de marchandises, on espère que le nouveau président saura renforcer la coopération et respecter les accords signés avec le président nigérian sortant Muhammadu Buhari.
De même, du côté camerounais où le Nigeria partage une frontière de près de 2 000 kilomètres, qu’en sera-t-il des tensions frontalières notamment autour de Bakassi, cette presqu’île riche en pétrole et en ressources halieutiques, longtemps disputée entre les deux pays depuis plusieurs années déjà ?
En outre, la lutte contre l’insécurité notamment contre Boko Haram dans le nord-est et les groupes armés séparatistes dans le sud-est reste un problème épineux dans le dossier Bola Tinubu.
« Lorsque Muhammadu Buhari a été élu pour la première fois président du Nigeria, il y a huit ans, c’était sur la promesse qu’il contribuerait à mettre fin à l’insurrection de Boko Haram, qui a forcé des millions de personnes à quitter leur foyer dans le nord-est du pays et coûté la vie à des milliers de personnes. Buhari n’a pas tenu à sa promesse. Tinubu qui lui succède et qui a longuement travaillé avec lui, est moins sûr de mettre fin à l’insurrection de Boko Haram. Tinubu est une continuité de Buhari. La corruption au sein de l’armée va continuer à prospérer », a analysé Annetie Ewang, chercheuse de l’ONG Human Rights Watch (HRW) pour le Nigeria, citée par l’agence Anadolu.
Ancien gouverneur de Lagos (sud-ouest) et surnommé « le parrain » à cause de son immense influence politique, Bola Tinubu succède non seulement au président sortant Muhammadu Buhari, mais hérite également de contentieux non résolus par ce dernier.
