Le 16è sommet de la Francophonie s’ouvre le 26 novembre prochain à Antananarivo, la capitale malgache. Une rencontre qui intervient dans un contexte où la population crie son ras-le-bol face à la misère ambiante.
Si le gouvernement a injecté des sommes astronomiques dans l’organisation du sommet, visiblement, ce n’est pas le même intérêt qu’il manifeste envers les populations.
Une situation que dénonce le Collectif « Wake Up Madagascar », qui s’insurge contre les mesures précipitées d’embellissement de la capitale.
Entre autres : ravalement d’immeubles, réfection des routes, nettoyage des rues. Autant de mesures qui selon le collectif, « ne reflètent pas le quotidien des Malgaches ».
A signaler également que la mairie a interdit les marchands ambulants, les charrettes et les pousse-pousse en ville.
Pour manifester leur désarroi, les membres du Collectif se sont allongés à même le sol au centre-ville d’Antananarivo, lesquels seront rejoints par des passants.
Munis de pancartes et vêtus de noir, les manifestants ont exprimé leur mécontentement à travers des messages suivants : « Je suis les milliers de sans-abris », « Je suis celui qui n’a pas de travail », « Je suis les 1 400 000 Malgaches qui souffrent d’insécurité alimentaire dans le sud ».
« C’est pour symboliser la misère du peuple, puis symboliser notre frustration. Les dirigeants ne nous écoutent pas. Et quand il y a un sommet où il s’agit d’inviter des étrangers, l’Etat se plie en quatre pour les accueillir. Mais nous, alors qu’on demande des services publics de base, -par exemple des problèmes d’électricité, de délestage qu’on a au quotidien, l’eau boueuse, les routes qui ne sont pas réparées, personne ne nous écoute. C’est cette hypocrisie-là qu’on veut vraiment dénoncer », explique Ketakandriana Rafitoson, porte-parole du collectif, cité par notre confrère RFI.
« Les dirigeants veulent jeter de la poudre aux yeux à la communauté internationale tandis que le peuple se meurt. Et nous, nous voulons attirer l’attention des visiteurs de la Francophonie justement sur les réalités malgaches », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, dans une lettre ouverte intitulée « La triste réalité malgache », le Collectif a fait part de son indignation à Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’OIF.