Africa Top Success Ils font l'Afrique
Emmanuel Macron a gagné dimanche le deuxième tour de l’élection présidentielle française. Comme les autres peuples du monde, les Africains ont des attentes du nouveau président français. Il incarne les valeurs démocratiques, dans un monde où les populistes ne cessent de gagner du terrain. Mais chez TIA, on s’intéresse aussi à ce à quoi les Africains ne devraient pas s’attendre de lui.
- Il ne supprimera pas la double nationalité pour les citoyens français d’origine africaine. C’est plutôt une bonne nouvelle. C’est Marine Le Pen qui avait promis qu’une fois élue, elle obligerait ceux qui ont des nationalités non-européennes de choisir entre la nationalité française ou leur nationalité d’origine. Une mesure jugée plutôt raciste, car elle pourrait signifier que pour la candidate d’extrême droite, les nationalités européennes sont supérieures aux autres. Emmanuel Macron, d’un autre côté, s’est réjoui dans la campagne de l’existence en France des Maliens, des Sénégalais ou des Ivoiriens. Et d’après un de ses soutiens, les binationaux « seront demain le pont sur lequel passeront les relations franco-africaines ».
- Il n’abolira pas le Franc CFA. Les critiques du franc FCA en Afrique auraient plutôt souhaité la victoire de Marine Le Pen, qui avait promis de supprimer cette monnaie d’origine coloniale, qu’elle considère comme « un inconvénient économique pour les pays d’Afrique». Mais pour Emmanuel Macron, « c’est un choix qui appartient aux Africains eux-mêmes».
- Il ne chassera pas les dictateurs africains. Emmanuel Macron est sans doute un démocrate, et c’est une bonne nouvelle qu’un démocrate gagne dans un grand pays comme la France, au moment où les populistes xénophobes et racistes gagnent du terrain dans beaucoup de pays européens. Le meilleur cadeau que le nouveau président français rendrait aux démocrates africains serait de cesser de soutenir les dictateurs qui handicapent le continent. Car, en effet, la France a une longue histoire d’amour avec les despotes africains. Mais les Africains devront compter sur eux-mêmes sur ce point puisque même le démocrate Macron travaillera avec les élites qu’il trouve sur place sur le continent. C’est aux Africains de changer les rapports de force et de se débarrasser de leurs despotes, les puissances étrangères suivront le mouvement.
- La présence des entreprises françaises ne faiblira pas. Beaucoup d’Africains sont inconfortables avec les entreprises françaises qui encaisseraient des profits faramineux sur le continent. Emmanuel Macron est un ancien banquier, pro-business, qui soutient les entreprises. Ce n’est pas pour rien qu’on l’a surnommé le candidat des start-up. Mais la bonne nouvelle est qu’il veut « mobiliser plus de financement pour les PME locales », donc africaines. Reste à voir s’il fera ce qu’il a promis.
- Il ne rapatriera pas les militaires français présents sur le continent. L’une des fiertés de François Hollande en Afrique est l’opération Barkhane, qui a vu des militaires français intervenir au Mali, au Tchad et dans d’autres pays du Sahel pour chasser les groupes terroristes. Emmanuel Macron a dit qu’il réserverait sa première visite à l’étranger « à nos troupes », preuve qu’il s’inscrit dans la continuité, qu’il est déterminé à chasser les djihadistes en France et partout dans le monde, y compris en Afrique, même si il souligne que les pays africains sont les premiers responsables de leur sécurité. On notera que dans sa première intervention après son élection, il a de nouveau promis poursuivre la lutte contre le terrorisme, tant ce que cela sera nécessaire.
Source: This is Africa
