Près de 18,8 millions de Ghanéens sont appelés samedi 07 décembre, aux urnes pour élire leur président et leurs parlementaires. Un double scrutin dans un climat de crise économique et de tensions politiques et sociales.
Si ce pays de l’Afrique de l’ouest demeure un État riche en matières premières (cacao, or, pétrole), et considéré comme un modèle de stabilité politique en Afrique de l’Ouest, il est paradoxalement plongé dans une profonde crise économique.
Ces dernières années, des mouvements de contestation ont pourtant en partie été portés par des jeunes et par la société civile, qui réclame depuis 2021 davantage de justice sociale, de transparence et une meilleure gouvernance.
Ces derniers mois, c’est le débat sur la pollution des eaux engendrée par l’orpaillage illégal, qui a réémergé.
Des milliers de Ghanéens ont ainsi défilé dans les rues pour réclamer une régulation drastique de l’exploitation de l’or.
Un combat environnemental auquel se sont jointes des organisations syndicales et religieuses.
Mais cette revendication a trouvé une réponse limitée de la part du gouvernement.
Dans la foulée, ce double scrutin va permettre de renouveler le Parlement, et surtout va marquer la fin du deuxième et dernier mandat de Nana Akufo-Addo, 80 ans, au pouvoir depuis 2017.
Pour lui succéder, on trouve un économiste chevronné de 61 ans : ce dernier prône la numérisation des activités pour sortir le Ghana de l’impasse mais son gouvernement s’est révélé impuissant face au marasme qui dure depuis cinq ans.
De l’autre, un vieux routier de la politique de 66 ans : John Mahama promet de « ramener le pays à son état d’avant » Akufo-Addo mais son propre mandat a été marqué par des problèmes financiers et des affaires de corruptions.
Le suspense semble limité à la question suivante : qui de Mahamudu Bawumia, vice-président d’Akufo-Addo depuis 2017 et candidat du parti au pouvoir (NPP), ou de John Mahama (NDC), un ex-président (2012-2017) qui veut retrouver son poste, sera aux commandes du pays durant les quatre prochaines années ?
Rendez-vous dans les urnes ce samedi 7 décembre, date du premier tour des élections générales, sachant qu’un deuxième tour aura lieu, si nécessaire, dans les 21 jours suivants.