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« Les migrants sont-ils logés à la même enseigne que les retraités? », voici la réponse à la question de Marine Le Pen

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« Est-il normal qu’un migrant fraîchement débarqué touche plus qu’un retraité français qui a travaillé toute sa vie ? Voilà l’épineuse question qui suscite un débat houleux sur le compte Twitter de Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national (RN). En d’autres termes, cette dernière s’interroge sur la question de savoir si « les demandeurs d’asile sont-ils logés à meilleure enseigne que les retraités ? Lors de son 5è « meeting de proximité » en vue des élections européennes, dimanche 24 février à Caudry (Nord), Marine Le Pen a évoqué des « micro-injustices du quotidien », citant entre autres l’accueil réservé par l’Etat français aux migrants, rapporte Franceinfo.

« En réalité, c’est impossible », répond le site d’information, qui livre des explications que nous avons reprises pour vous:

Une allocation de 210 à 440 euros mensuels
En France, les demandeurs d’asile ne sont pas autorisés à travailler avant un délai de neuf mois. En attendant, la loi du 29 juillet 2015 relative à la réforme du droit d’asile a créé pour eux l’allocation pour demandeur d’asile (ADA), conformément à la directive européenne du 26 juin 2013 qui demande aux Etats membres « d’adopter des normes pour l’accueil des demandeurs qui suffisent à leur garantir un niveau de vie digne ».

Cette allocation s’élève à 6,80 euros par jour pour une personne seule, soit 210,80 euros pour un mois complet. Son versement est assorti de nombreuses conditions : être majeur, avoir des ressources inférieures au RSA (550,93 euros par mois), être en possession d’une attestation de demande d’asile (une démarche nécessitant plusieurs semaines) et avoir demandé un hébergement auprès de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).

Si l’Etat n’est pas en mesure de fournir au demandeur d’asile une place en Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada), l’allocation est majorée de 7,40 euros par jour (229,40 euros pour un mois complet). Un cas récurrent. Au 1er janvier 2019, le dispositif national d’accueil comptait environ 42 000 places, selon la Cimade, une association d’aide aux migrants. C’est peu compte tenu du nombre de demandeurs d’asile (122 743 demandes en 2018) et du temps de traitement des demandes (trois mois en moyenne en 2018).

« Cette allocation est unique, c’est-à-dire qu’elle est la seule à laquelle peuvent prétendre les demandeurs d’asile », qui ne peuvent pas toucher le RSA ou les prestations familiales, souligne Lise Faron, directrice des pôles thématiques de la Cimade. Au maximum, un demandeur d’asile seul peut donc bénéficier de 440,20 euros par mois pour se nourrir, s’habiller et se loger.

Un minimum vieillesse de 868 euros mensuels
L’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), qui a remplacé le minimum vieillesse, garantit quant à elle, sous conditions de ressources et en fonction de la situation familiale de l’allocataire, un revenu minimum à tous les retraités de 65 ans ou plus, dont la résidence principale est en France, et qui disposent de ressources inférieures à 868,20 euros mensuels. Si ces conditions sont remplies, le montant de l’Aspa se porte à 868,20 euros mensuels pour une personne sans ressources et seule, et 1 347,88 euros pour un couple sans ressources.

Si l’allocataire dispose déjà de revenus, le montant accordé est égal à la différence entre le montant maximum de l’Aspa (868,20 euros) et le montant des ressources. Certains revenus n’entrent cependant pas dans le calcul : c’est le cas de la pension d’invalidité, de l’allocation aux adultes handicapés, des prestations familiales, de la retraite des anciens combattants…

L’Aspa est également ouverte aux personnes étrangères, mais sous des critères très précis. Pour la toucher, les étrangers hors espace économique européen doivent être en situation régulière depuis dix ans ou bénéficier du statut de réfugié, d’apatride ou de la protection subsidiaire. Des statuts dont la reconnaissance est soumise à des conditions strictes, et qui ne sont accordés qu’après un processus long de plusieurs mois. Il n’est donc pas question ici de « migrants fraîchement débarqués », comme le dit Marine Le Pen.

Dans tous les cas, le demandeur d’asile allocataire touche donc entre deux et quatre fois moins qu’un retraité précaire. « Le fait que les migrants viennent en France pour les allocations est un préjugé qu’on entend régulièrement mais qui est faux », soupire Lise Faron.




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